L'Iran a annoncé mardi 24 janvier qu'il allait prendre des mesures réciproques pour répondre aux nouvelles sanctions décidées la veille par l'Union européenne et le Royaume-Uni à la suite du mouvement de contestation dans le pays.
L'Iran «condamne avec force» ces sanctions et «annoncera prochainement la liste de nouvelles sanctions» qui viseront des personnes ou des entités «violant les droits de l'homme ou faisant la promotion du terrorisme» en Europe et au Royaume-Uni, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Quatrième train de sanctions
Lors d'une réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont ajouté 37 personnes ou entités iraniennes sur la liste de leurs sanctions pour violation des droits humains. Ce quatrième train de sanctions intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l'Iran et les Européens, qui accusent Téhéran de réprimer les manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre 2022 et de fournir des drones à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Quatre commandants du corps des gardiens de la révolution (IRGC) et 12 unités militaires de cette force figurent sur la liste de l'UE. Les Européens ont également sanctionné le ministre iranien des Sports et de la Jeunesse Seyed Hamid Sajjadi Hazaveh pour «les pressions exercées sur les athlètes». Quatre députés et deux directeurs de la radio-télévision iranienne sont également au nombres des personnalités sanctionnées.
«Incapacité à comprendre (...) l'Iran»
L'UE a déjà imposé le gel des avoirs, l'interdiction de visa et l'interdiction de recevoir des financements de l'UE à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre. Parallèlement, les Britanniques ont ajouté cinq personnes et deux entités sur leur liste des sanctions, portant leur total à 50 en réponse aux «violations des droits humains» perpétrées par Téhéran, selon la diplomatie britannique.
«Les décisions de l'UE et du gouvernement britannique montrent leur incapacité à comprendre les réalités de l'Iran», a dénoncé Nasser Kanani, le porte-parole de la diplomatie iranienne. Selon le ministère, elle illustre aussi leur «frustration» de n'avoir pas réussi à «provoquer l'instabilité en Iran en dépit d'énormes efforts et coûts».
Des simples «émeutes», selon Téhéran
Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations des derniers mois d'«émeutes» encouragées par des pays et organisations hostiles à l'Iran. Des centaines de personnes, parmi lesquelles des membres des forces de sécurité, ont été tuées pendant les manifestations, et des milliers arrêtées. Quatre hommes ont été exécutés, suscitant un tollé international.
Le 12 décembre, l'Iran avait sanctionné le service de renseignement britannique MI5, des responsables militaires du Royaume-Uni ainsi que des personnalités politiques allemandes en représailles aux précédentes sanctions prises par les parties européennes. Avaient été également sanctionnés le magazine satirique françaisCharlie Hebdo et le département persan de Radio Free Europe.