Malgré les appels des pays occidentaux : L’Iran déterminé à frapper Israël

14/08/2024 mis à jour: 22:00
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Le président américain, Joe Biden, a eu des consultations avec ses homologues du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, à propos de la situation au Moyen-Orient.

Une riposte iranienne de grande ampleur contre Israël semble de plus en plus imminente. Les Etats-Unis estiment que l’Iran pourrait lancer «cette semaine une série d’attaques conséquentes» contre l’Etat hébreu. C’est ce qu’a affirmé ce lundi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, cité par l’AFP. 

Aussi, les Occidentaux ont-ils multiplié ces derniers jours les appels en direction de Téhéran pour essayer de faire baisser les tensions dans la région. Les principales capitales occidentales se sont ainsi donné le mot pour prêcher la bonne parole en exhortant la République islamique à renoncer à attaquer Israël. Pour calmer le courroux des Iraniens, elles ont mis dans la balance la possible reprise des pourparlers demain entre Israël et le Hamas, laissant entendre qu’une offensive perse contre l’Etat hébreu aurait de très mauvaises répercussions sur les négociations et compromettrait le retour de la paix à Ghaza. 

Ce lundi, le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, ont appelé dans une déclaration conjointe à «la reprise immédiate des négociations» entre Israël et le Hamas. Les trois dirigeants européens se sont dits également «profondément préoccupés par l’aggravation des tensions dans la région», en affirmant leur «engagement en faveur de la désescalade et de la stabilité régionale». «Dans ce contexte, et en particulier, nous appelons l’Iran et ses alliés à s’abstenir d’attaques qui aggraveraient encore les tensions régionales et compromettraient la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages», ont-ils souligné. 


«Une attaque contre Israël aura un impact sur les négociations»

Par ailleurs, le président américain, Joe Biden, a eu des consultations avec ses homologues du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, a annoncé la Maison-Blanche dans un communiqué diffusé lundi soir. 
A l’issue de leurs concertations, les cinq dirigeants ont appelé l’Iran à «renoncer à ses menaces d’attaque militaire contre Israël», mettant en garde contre «les graves conséquences qu’une telle attaque aurait sur la sécurité régionale». «Cela pourrait certainement avoir un impact sur les discussions» prévues le 15 août entre Israël et le Hamas, a averti John Kirby. Tout en appelant à la désescalade, les Etats-Unis ont «renforcé ces derniers jours leur présence au Moyen-Orient, en y déployant des avions de chasse furtifs et davantage de navires de guerre», indique l’AFP.

Outre les consultations marathonesques et les communiqués communs, les dirigeants occidentaux ont eu recours également aux entretiens téléphoniques directs, interpellant le président iranien de vive voix. Ce lundi, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est entretenu par téléphone avec Massoud Pezeshkian, le priant de «tout faire pour éviter une escalade militaire» au Moyen-Orient, selon Berlin. Pour M. Scholz, «le moment est venu de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages dans la bande de Ghaza», appelant à une désescalade dans la région, précise un communiqué officiel. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a de son côté aussi téléphoné au chef de l’Etat iranien, lui demandant de «se retenir d’attaquer Israël». «Le Premier ministre a dit être profondément inquiet de la situation dans la région et a appelé toutes les parties à la désescalade et à éviter davantage de confrontation régionale», a expliqué une porte-parole de M. Starmer. 


«L'Iran ne cédera jamais aux pressions»

Malgré ces appels insistants à la retenue, l’Iran semble bien décidé à mettre ses menaces à exécution. Le président Pezeshkian a répliqué, lors de son entretien avec le chancelier allemand, que son pays a le «droit de répondre» à toute agression. «Tout en mettant l’accent sur la résolution des problèmes par la négociation, l’Iran ne cédera jamais aux pressions, aux sanctions et à la coercition, mais considère qu’il a le droit de répondre aux agresseurs, conformément aux normes internationales», a-t-il argumenté, selon un communiqué de l’agence officielle iranienne Irna. 

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a répondu pour sa part à la déclaration conjointe de Macron, Scholz et Starmer en disant, selon des propos rapportés par l’agence Irna, que «la République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté et sa sécurité nationales, ainsi qu’à contribuer à établir une stabilité durable dans la région et à créer un moyen de dissuasion contre la véritable source d’insécurité et de terrorisme (…) et ne demande la permission à personne dans l’exercice de ses droits reconnus». 

M. Kanaani a ajouté : «La déclaration de la Troïka européenne a été publiée alors que les crimes commis par le régime sioniste, y compris le génocide et les crimes de guerre contre la nation palestinienne sans défense, se poursuivent en raison de l’indifférence des pays occidentaux qui soutiennent ce régime.» Et de faire remarquer : «La déclaration des trois pays mentionnés manque de logique politique, est complètement contraire aux principes et règles du droit international et constitue une exigence extravagante. 

Elle constitue également un soutien de fait à l'origine des crimes internationaux et du terrorisme dans la région, ainsi qu'un encouragement aux auteurs de génocides, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et le terrorisme.» Nasser Kanaani estime que «si les pays mentionnés recherchent réellement la paix et la stabilité dans la région, ils devraient, une fois pour toutes, s’opposer au bellicisme et à l’aventurisme du régime d’apartheid d’Israël et mettre immédiatement fin à la guerre contre Ghaza». 

Une information donnée par Reuters hier, avec la mention «exclusivité», affirme que l’Iran serait prêt à renoncer à frapper Israël uniquement si un cessez-le-feu venait à être proclamé à Ghaza. «Exclusif : seul le cessez-le-feu à Ghaza retardera les représailles, affirment des responsables iraniens», a titré l’agence britannique. «Seul un accord de cessez-le-feu à Ghaza, issu des négociations espérées cette semaine, empêcherait l’Iran de représailles directes contre Israël suite à l’assassinat du leader du Hamas Ismaïl Haniyeh sur son sol, ont déclaré trois hauts responsables iraniens», lit-on dans le corps de la dépêche.

 «L’une des sources, un haut responsable iranien de la sécurité, a déclaré que l’Iran, ainsi que ses alliés, tels que le Hezbollah, lanceraient une attaque directe si les négociations sur Ghaza échouaient ou s’il avait l’impression qu’Israël faisait traîner les négociations. Les sources n’ont pas précisé combien de temps l’Iran laisserait progresser les négociations avant de répondre», indique Reuters.  Mustapha Benfodil
 

 

 

 

Guterres condamne «les pertes humaines continues»
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné «les pertes humaines continues» à Ghaza, à la suite de l'attaque perpétrée samedi dernier par l'armée de l'occupation sioniste contre une école dans l'enclave palestinienne, ayant fait plus de 100 martyrs. Interrogé lundi, lors d'un point de presse quotidien, sur l'attaque sioniste contre l'école Al Tabaeen, qui abrite des Palestiniens déplacés dans le quartier d’Al Daraj, dans l’est de la ville de Ghaza, le parole-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a déclaré : «Le secrétaire général (Guterres) condamne les pertes humaines continues à Ghaza, y compris de femmes et d’enfants.» «Nous assistons encore une fois à une attaque dévastatrice (commise par l’entité sioniste) contre une école à Ghaza, qui abritait des centaines de familles palestiniennes déplacées», a-t-il ajouté. Il a fait part aussi de «la consternation» de Guterres quant au non-respect des dispositions de la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l’ONU. Guterres a réitéré son «appel urgent à un cessez-le-feu immédiat» dans l’enclave palestinienne ravagée par plus de dix mois d’agression sioniste barbare, selon Farhan Haq. A l’aube samedi, l’armée d’occupation a perpétré un massacre dans l’école Al Tabaeen, faisant plus de 100 martyrs et des centaines de blessés. L’école servait d’abri à environ 250 déplacés, en majorité des femmes et des enfants. Ce massacre a provoqué l’indignation de l’ensemble de la communauté internationale sur fond d’appels à la protection du peuple palestinien. 

UNRWA : près de 84% de la population déplacés 
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a indiqué, hier, que 84% de la population de la bande de Ghaza ont été soumis au déplacement forcé par l’entité sioniste, engagée dans une guerre génocidaire contre l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre 2023. L’UNRWA, la principale agence humanitaire à Ghaza, a déclaré, dans un message publié sur la plateforme X, que «les déplacements de population ne cessent jamais à Ghaza. Près de 84% de la population ont reçu l’ordre d’évacuer (de la part de l’armée sioniste)». «Les gens courent pour sauver leur vie, s’emparent de ce qu’ils peuvent et laissent tout le reste derrière eux. Ils sont épuisés et n’ont nulle part où aller pour être en sécurité», a déploré l’agence onusienne. L’entité sioniste mène une guerre dévastatrice contre Ghaza depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 132 000 victimes, entre martyrs et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, au milieu de destructio

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