Malgré l’augmentation des dépenses dans le secteur à l’échelle mondiale : L’indice d’orientation agricole en baisse, selon la FAP

26/09/2023 mis à jour: 03:01
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Photo : D. R.

Depuis 2015, la hausse du nombre de personnes sous-alimentées à l’échelle mondiale a ralenti la quasi-totalité des progrès obtenus au cours des dix années précédentes concernant les Objectifs du développement durable (ODD).

C’est ce que confirment les dernières estimations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les chiffres de la FAO avancent, en effet, que 691 millions à 783 millions de personnes souffraient de la faim en 2022. L’insécurité alimentaire a elle aussi connu une croissance importante, touchant 25,3% de la population mondiale en 2019 et 29,6% en 2022, selon la même source.

«Si l’insécurité alimentaire grave semble avoir légèrement reculé à l’échelle mondiale, passant de 11,7% en 2021 à 11,33% en 2022, elle reste toutefois bien supérieure aux niveaux d’avant la pandémie, puisqu’elle touche 180 millions de personnes de plus qu’en 2019», indique la FAO dans son dernier rapport alors qu’en parallèle, les dépenses des gouvernements en faveur de l’agriculture ont augmenté. Une augmentation qui n’a pas eu de grands impacts puisque l’indice d’orientation agricole a baissé entre 2015 et 2021.

D’un autre côté, les subventions aux exportations agricoles, une source de distorsion du marché, baissent de manière constante depuis 20 ans, atteignant des niveaux négligeables en 2021. Par ailleurs, certaines améliorations portant sur les prix des aliments ont été enregistrées à l’échelle mondiale. En 2021, la part de pays confrontés à des prix alimentaires modérément ou anormalement élevés s’élevait à 21,5%, contre un niveau record de 48% en 2020.

«Ce chiffre est, toutefois, encore supérieur à la moyenne pour 2015-2019 (15,2%)», souligne la FAO. Cet indicateur reflète une hausse continue des prix alimentaires qui s’explique, en grande partie, par la hausse des coûts de production et de transport, elle-même due à une hausse des prix des engrais et de l’énergie. Sur un autre plan, les pertes agricoles directement imputées aux catastrophes naturelles, à la fois plus fréquentes et intenses, s’élevaient à 19,3 milliards de dollars en 2021, d’après les données de 22 pays.

Le pourcentage d’aliments perdus après la récolte, à la fois, sur l’exploitation et aux phases de transport, de stockage, de vente en gros et de transformation, est estimé à 13,2% à l’échelle mondiale en 2021, contre 13% en 2016.

«Ces pourcentages masquent des améliorations et des détériorations à l’échelle régionale et infra-régionale, les estimations variant considérablement d’une sous-région à l’autre», estime encore la FAO qui poursuit concernant la disponibilité des ressources hydriques : «Si le niveau de stress hydrique à l’échelle mondiale s’est maintenu à un niveau sûr de 18,2% en 2020, ce chiffre masque d’importantes variations régionales, certaines régions souffrant de niveaux élevés, voire critiques, de stress hydrique».

En parallèle, l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau s’est maintenue à un niveau de 18,9 dollars par mètre cube en 2020 à l’échelle mondiale, ce qui marque une augmentation par rapport à 2015, mais une légère baisse par rapport à 2019 où elle s’élevait à 19,4 dollars par mètre cube.

La collecte de ces données est appelée à connaître des améliorations, présentant actuellement des lacunes et ne reflétant pas la situation exacte, particulièrement dans certaines régions. Et pour cause, toujours selon la FAO, «en l’absence de données exhaustives, ventilées, fiables et communiquées en temps utile, il est difficile de mesurer efficacement le rythme des progrès au sein de différentes régions et de différents groupes socio-économiques, de même que les efforts directs à déployer et les investissements directs à réaliser, le cas échéant». 

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