Chaque année, les maladies cardiovasculaires sont responsables de millions de décès. Un facteur de risque en particulier vient d’être mis en lumière par des scientifiques américains : les troubles dépressifs. On fait le point. Les maladies cardiovasculaires sont «la première cause de mortalité dans le monde», rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si de nombreux facteurs de risques comportementaux existent (sédentarité, mauvaise alimentation, abus d’alcool et de tabac...), certaines maladies psychiques pourraient également être mises en cause : c’est ce que révèlent des chercheurs de l’Université John Hopkins Medicine (États-Unis), dans une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American Heart Association. Pour la réaliser, ils ont recruté 593 616 jeunes adultes, âgés de 18 à 49 ans. Tous ont dû déclarer s’ils souffraient ou non d’une maladie cardiovasculaire - infarctus du myocarde, angine de poitrine ou accident vasculaire cérébral (AVC) - et s’ils présentaient un ou plusieurs facteurs de risque, tels que de l’hypertension, du diabète ou encore un surpoids. Les scientifiques ont ensuite cherché à savoir s’il existait un potentiel lien entre ces pathologies et des problèmes psychologiques.
Chaque participant a donc signalé s’il souffrait de troubles dépressifs et combien de jours il avait estimé avoir subi une «mauvaise santé mentale» au cours du mois dernier. Les travaux ont ainsi révélé que les personnes ayant affirmé qu’elles avaient connu une mauvaise santé mentale pendant une quinzaine de jours avaient un risque 1,5 à 2 fois plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire. Alors, comment expliquer ce constat ? «Lorsque vous êtes stressé, anxieux ou déprimé, vous pouvez vous sentir dépassé, et votre rythme cardiaque et votre tension artérielle augmentent», avance Garima Sharma, professeure de médecine associée et auteure principale de l’étude.
Elle précise que le fait de souffrir de troubles dépressifs pourrait conduire à «faire de mauvais choix de vie», comme boire beaucoup, fumer ou encore faire moins d’activité physique, ce qui a un «impact négatif» sur le cœur.
«La relation entre la dépression et les maladies cardiaques est à double sens. La dépression augmente le risque de problèmes cardiaques, et les personnes atteintes de maladies cardiaques souffrent de dépression», ajoute Yaa Adoma Kwapong, également chercheuse. Selon elle, cette nouvelle étude suggère donc que le dépistage et la surveillance des maladies cardiaques chez les personnes souffrant de troubles mentaux devraient être nettement renforcés.