Près d’une quarantaine de maladies sont dites à déclaration obligatoire (MDO). L’objectif d’un tel procédé est la prévention des risques d’épidémie, mais aussi l’analyse de leur évolution dans le temps pour une adaptation des politiques de santé aux besoins des populations.
C’est tout simplement un signal d’alerte qui permet de repérer le début d’une épidémie et de la contrôler rapidement dans le cadre du système de veille ou d’alerte sanitaire. Brucellose, tuberculose extrapulmonaire, leishmaniose ou encore la toxi-infection alimentaire (TIAC) en font partie. Elles sont les plus répandues dans la région est du pays. Chaque année, les services d’épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP) recueillent les cas des maladies à déclaration obligatoire, puis les transmettent aux organismes concernés, dont les directions et les observatoires de santé.
Ainsi, pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2022, les statistiques fournies par l’Observatoire régional de la santé (ORS) Est, transmises par 8 wilayas, font état de 1 570 cas de MDO. Les maladies contrôlables par la vaccination, à l’exemple de la rougeole, la rubéole ou encore le tétanos, en occupent le premier rang, selon la même source, avec un pourcentage de 37,69%, suivies par les zoonoses (33,93%), les TIAC (18,05%) et les hépatites virales (8,48%).
PROCÉDURE DE TRANSMISSION
«La déclaration obligatoire est basée sur la transmission de données individuelles à l’autorité sanitaire. Elle consiste en un recueil exhaustif de données, permettant une analyse aussi exacte que possible de la situation et de l’évolution de l’ensemble des 31 maladies à déclaration obligatoire en Algérie afin de mettre en place des actions préventives et de conduire des programmes adaptés aux besoins de santé publique», rappelle l’ORS Est.
Elle met en jeu deux procédures dans la transmission des données : le signalement et la notification. Le premier est une mesure d’urgence qui impose aux médecins ou aux biologistes le signalement sans délai par tous les moyens appropriés aux SEMEP et au DSP à l’effet de mettre en place des mesures de prévention individuelles ou collectives et de déclencher des investigations pour identifier l’origine de la contamination et la réduire. Le second intervient après le signalement et le plus souvent après la confirmation du diagnostic.
DEUX WILAYAS LES PLUS TOUCHÉES
Dans la région indiquée, la MDO la plus notifiée durant l’année 2022 est la brucellose avec (28,38%), suivie par la tuberculose extra pulmonaire (19,75%), les TIAC (18,03%) et la Leishmaniose cutanée (10%). Les SEMEP déclarants sont au nombre de 13, affiliés aux wilayas de Oum El Bouaghi, Skikda, El Tarf, Annaba, Guelma, Souk Ahras, Mila, Tébessa. Dans le détail, cette zoonose, causée par la consommation de produits laitiers crus qu’est la brucellose, a été notifiée à 367 fois. C’est à Oum El Bouaghi que le plus important nombre est signalé. Elle est talonnée par Tébessa. Ces deux wilayas sont en haut de la liste s’agissant de cas de brucellose. C’est aussi Oum El Bouaghi qui ravit la première place en matière de tuberculose extrapulmonaire avec 38,39% des cas, suivie par les wilayas de Skikda (25,81%) et d’Annaba (25,16%). La confirmation des cas est de 87,4%. La moyenne d’âge des malades est de 34 ans. C’est encore la même wilaya qui est citée concernant les TIAC. 33,92% des cas notifiés à l’ORS Est y étaient localisés. Viennent ensuite Tébessa (25,09%) et Guelma (20,14%).
L’aliment suspect est renseigné dans plus de 41% des cas. La leishmaniose cutanée a comptabilisé, quant à elle, 157 notifications. 85,99% des cas relevaient de la wilaya de Tébessa. L’hospitalisation a concerné 8 d’entre eux.
Sur l’ensemble des maladies à déclaration obligatoire, l’année 2022 a enregistré une baisse significative de notifications, comparativement aux années 2021 et 2020. Selon toujours les publications de l’ORS Est, les trois ont enregistré respectivement 7225, 14399 et 17416 cas.
Il existe toutefois deux catégories de MDO ; l’une sous surveillance nationale et l’autre sous surveillance internationale, car «les risques émergents constituent une menace globale nécessitant une approche coordonnée au niveau international s’appuyant sur des systèmes nationaux efficaces et réactifs».