L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé, dans un communiqué publié vendredi 9 juin, l’abaissement de la note souveraine de la Tunisie de «CCC+» à «CCC-», en raison notamment des «incertitudes autour de la capacité du pays à réunir des fonds suffisants pour répondre à ses besoins en financements élevés ».
Fitch a rappelé que le budget de l’Etat 2023 élaboré par le gouvernement dépend de plus de 5 milliards de dollars de financements extérieurs (10% du PIB), qui ne seront pas débloqués tant qu’il n’y aura pas d’accord entre Tunis et le Fonds monétaire international (FMI).
«Notre principal scénario table sur un accord entre la Tunisie et le FMI d’ici la fin de l’année, mais c’est beaucoup plus tard que nous ne l’attendions auparavant et les risques restent élevés», a-t-elle souligné.
En l’absence d’un accord avec le FMI, la Tunisie ne devrait être en mesure de mobiliser qu’environ 2,5 milliards de dollars de financements extérieurs en 2023, principalement auprès de l’Algérie, de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et de certains partenaires multilatéraux et bilatéraux. Tunis mène des négociations très difficiles avec le FMI sur un programme d’aide de 1,9 milliard de dollars.
Pour débloquer ces financements, l’institution financière multilatérale exige notamment la restructuration ou la privatisation d’une centaine d’entreprises publiques déficitaires et la levée des subventions sur les produits énergétiques et alimentaires.
Le président tunisien, Kaïs Saied, a cependant rejeté les «diktats» du FMI et proposé l’instauration de nouvelles taxes ciblant les plus riches, afin d’éviter une levée des subventions qui pourrait «menacer la paix sociale».