Habitant à Maâfa dans la wilaya de Batna, une vieille femme, dénommée Yamina Belbacha, née en 1937 et toujours vivante, qui profitait d’une pension de l’État français au titre d’une reconversion en sa faveur d’un pécule en euros anciennement octroyé à son époux décédé, ne reçoit plus cette aide financière depuis des mois à cause de nouvelles conditions édictées par le centre de gestion des pensions cristallisées de la direction spécialisée des finances publiques pour l’étranger de la République française établi dans la ville de Nantes.
Dans sa dernière correspondance de relance datée du 22 août dernier, cette institution rappelle qu’une pension de l’État français est effectivement attribuée à cette femme âgée, mais qu’en vertu de son statut d’ordonnateur, elle est astreinte à effectuer des contrôles périodiques de la validité des documents administratifs présentés et de leur mise à jour et que les sommes dues à la vieille dame seront réglées dès la réception d’un nouveau dossier à fournir. Jusque là, rien d’extraordinaire, ni d’insolite, fera-t-on remarquer.
Constitué de fiches familiales d’état civil comportant les mentions «non décédée, non remariée et non divorcée», d’un certificat de non remariage, d’un extrait d’acte de naissance mentionnant les filiations maternelles et paternelles avec des mentions marginales, d’un certificat de résidence signé par les autorités municipales joints à une copie de la carte d’identité et à un ancien bulletin de paiement, ce dossier aux éléments rédigés en langue française comporte une autre pièce laquelle est cette fois des plus insolite, relève-t-on.
Il s’agit de la photographie de la concernée tenant devant elle un journal comportant une date du jour de parution bien visible par exemple «El Watan», est-il précisé. «À contrecœur, nous nous sommes soumis à cette demande pour que notre mère ne reste pas sans ressources mais je dois dire que ce fut une rude épreuve car, octogénaire, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Nous avons fourni tous les documents légaux paraphés par les instances et les administrations algériennes et comportant ses empreintes digitales, mais la demande de la photographie de cette vieille femme nous semble être superflue, humiliante et non-avenue.
L’administration française a certainement d’autres outils pour vérifier la véracité des faits et l’authenticité des documents fournis que de solliciter une photographie devant un journal comme les otages ou les délinquants tenant une pancarte avec un numéro et des indications anthropométriques.
Notre mère a le droit à cette pension car son mari a trimé toute sa vie au service de la France», a souligné Messaoud Meddour, espérant que la situation de l’aïeule soit réglée dans les plus brefs délais étant donné qu’elle a fourni tous les documents requis.