La Ligue de wilaya de football de Bouira (LWFB) est de nouveau au centre d’un conflit entre la direction de la ligue représentée par son président, Kamel Kheddis, et des membres de l’assemblée générale.
Tout est parti d’un communiqué publié sur le site de la ligue appelant à «la tenue d’une assemblée générale extraordinaire, le 8 février 2022, avec comme point inscrit à l’ordre du jour, installation de la commission électorale et de la commission de recours».
Ce communiqué contient deux fautes graves. D’abord, il ne respecte pas l’article 29.6 des statuts de la FAF qui précise : «l’assemblée générale extraordinaire est compétente pour se prononcer sur le changement du siège de la FAF (ou de la Ligue), la modification des statuts, la dissolution de la Fédération (ou de la Ligue)». La ligue de Bouira a enfreint l’article indiqué. Ensuite, le communiqué annonce : «l’installation de la commission électorale et la commission de recours».
Ces deux commissions ont été élues pour un mandat de 4 ans lors de la dernière Assemblée générale ordinaire (AGO) qui a porté à la tête de la ligue Kamel Kheddis il y a plus d’un an. Les événements qui ont suivi la publication du communiqué n’honorent personne, surtout pas l’instance faîtière du football et ses démembrements qui ont une fois de plus prouvé que les statuts et règlements sont allègrement bafoués sans que cela provoque la moindre réaction.
Ce qui a aggravé la situation, c’est l’implication du secrétaire général de la Fédération, Mounir Debichi, et le président de la commission de coordination des ligues, Bilal Ghandour, qui ont couvert toutes les dérives enregistrées dans ce dossier. Le premier s’est même permis d’écrire dans une correspondance adressée à la ligue de Bouira «en cas d’absence, ou d’empêchement d’un des membres de la commission de candidature, un des membres de la commission de recours pourra le remplacer».
Le SG de la FAF est-il sérieux en avançant pareille chose ? A-t-il pris soin de lire le code électoral de la FAF ? Pire, il a annoncé les étapes du calendrier des élections alors que c’est une prérogative exclusive de la commission électorale, comme le précise le code électoral de la FAF.
C’est contraire aux statuts de la Fédération, de la Ligue et à l’article 32 du règlement intérieur de la ligue. Ce n’est pas tout. Dans une seconde correspondance, datée du 10 février 2022, le secrétaire général de la FAF, portant décision de la réunion de coordination, indique : «suite à la réunion de coordination tenue au siège de la FAF, le 10 février 2022, il a été décidé ce qui suit (publication du calendrier des élections prévues le 22 février 2022)».
Le lendemain, 11 février 2022, des membres de la commission électorale ont répondu à la lettre du SG de la FAF, dans une lettre adressée au président de la FAF où ils ont qualifié le contenu de la correspondance du SG de la FAF de «contre-vérités et n’avons jamais adopté la feuille de route évoquée dans la lettre du SG de la FAF et nous avons quitté la salle en signe de désaccord avec ce qui se préparait. Nous avons émargé uniquement à la feuille de présence. En tant que commission élue par l’assemblée générale, nous sommes une commission indépendante qui n’obéit qu’aux statuts de la ligue et au code électoral de la FAF. Nulle autre partie n’a le droit, comme ont tenté de le faire certaines parties, de s’immiscer dans le travail et les missions de la commission électorale». C’est grave tous ces dysfonctionnements. Plus grave encore, des officiels de la Fédération qui ne respectent pas les statuts (par méconnaissance ?).
A ceux-là, il est bon de leur rappeler ce que dit l’article 13 des statuts de la FAF (obligations des membres), alinéa 1 «les membres de la FAF ont les obligations suivantes –a) observer en tout temps les statuts, règlements, directives et de les faire respecter par ses propres membres». Le code électoral de la FAF est clair. Tout le processus électoral est placé sous l’autorité exclusive de la commission électorale. Des membres de la Ligue de Bouira soutiennent les membres de la commission électorale et appellent à l’intervention énergique du ministre de la Jeunesse et des Sports et du président de la FAF.
Ils réclament le respect du règlement intérieur de la Ligue, des statuts de la Ligue et de la Fédération et du code électoral. Pauvre football algérien livré aux quatre vents et aux dérives couvertes par sa hiérarchie.