L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) utilise des outils innovants pour surveiller la propagation des maladies parasitaires. «Nous sommes à jour avec des informations satellitaires en direct qui nous permettent d’interpréter et d’analyser les données et d’informer les autorités concernées à l’effet de prendre les dispositions qui s’imposent», a rassuré, hier, à partir de Annaba, le Pr Derrar Fawzi, PDG de l’Institut Pasteur d’Algérie en marge de la «Journée de la surveillance environnementale».
Organisée par le Centre national de recherche en environnement (CRE) de Annaba et l’Institut Pasteur d'Algérie, cette journée scientifique a pour objectif de sensibiliser les pouvoirs publics à l’effet de «mettre en place un dispositif de surveillance environnementale pour se parer contre l’émergence ou la réémergence de maladies infectieuses qui peuvent conduire à des épidémies et pandémies mortelles».
Sommes-nous à l’abri ? N’a-t-on pas découvert, il y a tout juste un an, le 8 juillet 2022, à Tamanrasset, un cas de poliomyélite censée totalement éradiquée ? s’interrogent les organisateurs. Conduits par le Pr Derrar Fawzi, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont présenté quatre communications, les unes aussi pertinentes que les autres.
Il s’agit des «Systèmes d’information géographique (SIG) et les e-data pour l'alerte précoce et la surveillance des maladies climato-sensibles» et «Cartographie de la leishmaniose cutanée en Algérie» de Garni Rafik, chercheur au Centre de médecine préventive ainsi que «La place des outils électroniques (e-data) dans la collecte des données en santé publique» de Benhassine Ikram, chercheure au Centre de médecine préventive de l’Institut Pasteur, et «Surveillance environnementale des eaux usées : de la poliomyélite au Covid-19» du Dr Anes-Boulahbal Dahbia Leila, Laboratoire des Entérovirus, Laboratoire national de référence OMS pour la surveillance de la poliomyélite.
Ils sont unanimes, tous, à confirmer que «notre planète est malade par la surexploitation de ses ressources, la destruction de ses milieux naturels, la pollution de son eau, de son air, de ses sols et le réchauffement climatique dont la santé humaine est étroitement dépendante de l’environnement».
En effet, le changement climatique qui fait fondre des sols, restés gelés durant des centaines de milliers d’années en conservant des germes pathogènes encore inconnus de l’homme et son inexorable progression dans des milieux naturels encore épargnés, font craindre l’apparition de maladies émergentes contre lesquelles l’humanité n’est pas armée. D’où l’utilité de la surveillance environnementale qui est un outil essentiel dans la lutte contre les maladies émergentes.
«Grâce à une surveillance adéquate, il est possible de mettre en place des mesures de prévention et d'intervention précoces, afin de réduire les risques sanitaires et d'améliorer la préparation aux épidémies», ont estimé les participants.
Ce sont ces dispositifs de contrôle et d’alerte qui sont en discussions avec les experts, chercheurs et les professionnels de la santé que rassemblent les deux institutions, le CRE et l’Institut Pasteur.
Ainsi, la thématique de la Journée de surveillance environnementale : Environnement, changement climatique et santé, surveillance des maladies émergentes, organisée par le Centre de recherche en environnement et l'Institut Pasteur d'Alger a mis en lumière l'importance cruciale de la surveillance environnementale dans la prévention et la gestion des maladies émergentes.
«En comprenant les liens complexes entre l'environnement, le changement climatique, la santé humaine et les maladies, nous pouvons prendre des mesures efficaces pour protéger notre planète et assurer un avenir sain pour les générations futures», ont conclu les organisateurs.