Lutte contre le terrorisme en Afrique : L’Algérie veut une coopération internationale plus large

01/07/2024 mis à jour: 18:42
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Photo : D. R.

Le Comité contre le terrorisme (CCT) du Conseil de sécurité des Nations unies œuvre, sous la présidence de l’Algérie, en étroite collaboration avec les Etats membres, y compris africains, pour renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme.

Le Comité contre le terrorisme (CCT) du Conseil de sécurité des Nations unies s’est penché, sous la présidence de l’Algérie, sur la situation sécuritaire en Afrique, les avancées enregistrées dans ce domaine par certains pays, comme le Ghana, et les défis qui restent à relever pour venir à bout des groupes terroristes qui affectent particulièrement le Sahel.

Présidée par l’ambassadeur permanent de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, une séance plénière a été consacrée, vendredi, à la présentation et à l’examen d’un rapport détaillé sur les mesures prises par le Ghana pour contrer la menace terroriste dans une Afrique de l’Ouest profondément touchée par ce fléau.

Le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a en effet échangé avec Albert Kan-Dapaah, ministre de la Sécurité nationale du Ghana, qui lui a présenté les progrès réalisés par son pays dans la mise en œuvre des recommandations formulées suite à la visite du Comité en 2019. Selon lui, grâce à l’application des recommandations du CCT, le Ghana a considérablement renforcé ses capacités à prévenir et à combattre le terrorisme.

Il est d’ailleurs le pays de la région le plus résilient à la menace terroriste en dépit des longues frontières qu’il partage avec un Burkina Faso, totalement dévasté par des groupes affiliés à Daech ou à Al Qaïda. Selon l’Indice mondial du terrorisme 2023, publié par l’organisation non gouvernementale Institut d’économie et de paix, basé en Australie, le nombre de morts lié au terrorisme au Sahel a augmenté de 2000% au cours des 15 dernières années.

Lancement d’une série d’études

Hormis une tentative d’attentat à la bombe et une embuscade contre un convoi de commerçants qui a fait neuf morts dans la région de Bawku, dans le nord-est du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso, le Ghana reste une «exception régionale». Ses efforts et son expérience intéressent le CCT qui cherche à peaufiner les stratégies mises en place en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest.

Ainsi, le comité onusien continuera, sous la présidence de l’Algérie, à «travailler en étroite collaboration avec les Etats membres, y compris africains, pour renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme». Cette séance plénière est intervenue une semaine après le lancement par l’Algérie et le CCT d’une série d’études portant sur le contre-terrorisme et la gestion des frontières en Afrique.

Il s’agit de trouver le meilleur moyen de stopper l’expansion de la menace terroriste sur le continent africain et d’aider les pays concernés à pacifier leurs territoires.

Amar Bendjama a souligné l’urgence d’une action collective face à la menace terroriste, qu’il a qualifiée de «principal danger pour la paix et la sécurité en Afrique». Il a insisté sur l’impérieuse nécessité d’avoir une approche globale, qui ne repose pas exclusivement sur l’aspect sécuritaire mais qui intègre les causes profondes, telles que les difficultés socioéconomiques, l’extrême pauvreté et les problèmes intercommunautaires.

M. Benjama a appelé dans ce sillage à une meilleure gestion des frontières, à un investissement accru dans les infrastructures, la technologie et les ressources humaines. Il a réaffirmé l’engagement de l’Algérie dans ce sens à travers plusieurs projets continentaux, notamment l’élaboration d’un nouveau plan d’action de l’Union africaine (UA) et l’opérationnalisation du Fonds africain de lutte contre le terrorisme.

Faire taire les armes

L’initiative de l’Algérie vise, dans une démarche plus large, à intensifier la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme de sorte à ce que les pays africains, en particulier ceux du Sahel, puissent renouer avec la paix et la stabilité en réussissant à vaincre l’hydre terroriste.

En raison de son expérience et expertise en matière de lutte antiterroriste, l’Algérie s’est vue confier par l’UA la mission de coordonateur pour la lutte contre le terrorisme. Pays fondateur de l’UA, elle a de tout temps œuvré à promouvoir la paix et la sécurité, l’intégration et la représentation du continent à l’échelle internationale.

Elle est l’un des principaux pays ayant mis en place l’Architecture de paix et de sécurité en Afrique (APSA), qui englobe le Conseil de paix et de sécurité, la Force africaine en attente, le Comité d’état-major, le Panel des sages, le Système d’alerte rapide et le Fonds pour la paix.

Elle a participé à divers processus de médiation pour la résolution de conflits en Afrique, à travers notamment le rôle des diplomates Ramtane Lamamra et Smail Chergui, tous deux passés comme commissaires à la paix et à la sécurité de l’UA.

Autre preuve de l’engagement de l’Algérie en faveur de la paix en Afrique, son accueil des sièges du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (Caert) et le mécanisme africain de coopération policière Afripol.

Aussi, l’Algérie participe activement à la réalisation de l’objectif de «Faire taire les armes en Afrique», inscrit dans l’agenda africain de 2063, afin de parvenir à «un continent exempte de conflits et débarrassé des vestiges du colonialisme».
 

 

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