Luciana Festa. Enseignante, spécialisée dans la restauration des monuments archéologiques : «Apporter une expertise de référence aux étudiants algériens»

30/10/2024 mis à jour: 06:01
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Dans le cadre de l’application de la coopération scientifique entre l’ENSCRBC (Ecole nationale supérieure de conservation et de restauration des biens culturels) de Tipasa et l’ICR (Institut central pour la restauration) d’Italie, signée en 2021 en Algérie, en présence des présidents des deux pays, un stage de formation au profit des étudiants de master 2 se déroule à Tipasa, du 12 octobre au 8 novembre. 

Le stage de formation est encadré par deux expertes italiennes spécialisées dans la restauration des monuments, il s’agit de Luciana Festa et Eleonora Gioventu. Pour plus d’éclairage, nous avons sollicité Luciana Festa, enseignante, spécialisée dans la restauration des monuments archéologiques, retraitée de l’ICR, qui cumule une expérience de 43 années dans le domaine. 

Propos recueillis Par M’hamed H.

 

 

C’est la première fois que vous encadrez une formation en Algérie ?

Je dois vous préciser que je suis à la retraite et enseignante à l’ICR d’Italie depuis 43 ans. En effet, je viens en Algérie encadrer une formation pour la première fois. La plupart des étudiants sont des architectes en master 2 à l’ENSCRBC de Tipasa. Les cours de spécialisation concernent la restauration de la pierre.
 

Sur quels thèmes s’est articulée cette formation ?

Naturellement, à la suite de notre premier contact avec les étudiants de l’école, nous avons débuté par les cours théoriques en classe. Nous avons expliqué aux étudiants la restauration en général les matériaux et avons défini les outils que les sculpteurs utilisent pour travailler la pierre. Ensuite, nous sommes allés travailler sur le terrain, sur un chapiteau en granite et un autre en marbre blanc. Tous les aspects relatifs au chapiteau afin de prendre note sur la documentation, les matériaux qui concernent le chapiteau et inscrire les outils à utiliser pour sa restauration sur la surface et analyser les causes de la dégradation de l’œuvre, enfin l’état de conservation des chapiteaux. 

Nous avons utilisé une documentation en couleurs photographiques et graphiques complète du chapiteau, afin d’identifier les différentes étapes de nos travaux, avant d’entamer le nettoyage de la surface à l’aide du biocide, car le chapiteau était couvert des algues et de la colonisation biologique. Bien sûr, il fallait nettoyer le chapiteau de la poussière et de la terre qui était déposée sur la surface du chapiteau, depuis plusieurs décennies. Nous allons enregistrer toutes nos notes. Très bientôt, nous allons reprendre la documentation finale sur ce chapiteau, pour témoigner sur nos tâches réalisées sur la restauration de ces deux chapiteaux, relatives à toutes les étapes de nos interventions sur ces œuvres archéologiques.


Avez-vous travaillé sur d’autres sites dans le monde ?

Avec 43 années d’expérience, en ma qualité d’enseignante restauratrice, je ne peux pas citer tous les sites archéologiques où j’ai effectué des missions, mais je suis intervenue au niveau de la Tour de Pise, des monuments du IIIe siècle qui se trouvent au musée de Vérone, au cloître de la cathédrale  de Chiffalo en Sicile et dans d’autres sites archéologiques en Italie. J’ai travaillé en Chine, en Jordanie, au Liban, en Serbie, en Libye, en Turquie et bien d’autres pays. Notre présence s’inscrit dans le cadre d’une convention entre notre institut italien et l’école de Tipasa, afin de faire bénéficier, à l’instar de ce que nous faisons dans d’autres pays, des techniques pour mettre à jour les connaissances des formateurs et des étudiants, dans la restauration des monuments archéologiques.           

 

 

 

 

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