- La wilaya de Naâma organisera, ce samedi, un séminaire national sur les perspectives d’investissement dans les cultures stratégiques et la valorisation des races ovines locales. Pourquoi a-t-on choisi cette wilaya ?
La wilaya de Naâma est surtout connue pour être une région agropastorale. L’élevage d’ovins y est largement répandu, dont la race Daghma ou Hamra, connue aussi sous l’appellation du «Petit Oranais».
Sur le plan agricole, la conduite des cultures a toujours suivi un schéma traditionnel. Sur instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la région de Naâma s’apprête à changer de modèle avec l’ambition d’entrer de plain-pied dans une agriculture extensive axée sur les cultures stratégiques. 80 000 hectares de terrains sont prêts pour lancer les cultures stratégiques. Il s’agit des cultures céréalières, de semences, d’oléagineux...
Naâma est une wilaya carrefour de l’ouest du pays et est considérée comme l’une des portes d’entrée du Sahara. 80 000 hectares de terres sont proposés pour l’investissement agricole, mais le potentiel foncier est bien plus important. Naâma peut dégager jusqu’à 200 000 hectares de terres pour les investisseurs. La production céréalière sur cette superficie peut atteindre plus de 3 millions de quintaux de céréales par an, selon les estimations des services agricoles.
- Quels sont les avantages qu’offre justement Naâma aux investisseurs ? Quels sont les secteurs que vous comptez promouvoir en priorité dans le cadre de la relance des cultures stratégiques ?
L’atout majeur de la wilaya est la disponibilité de l’eau. Les ressources hydriques souterraines sont abondantes. Les bassins de Chott El Gherbi et Echott Chergui offrent la possibilité d’assurer, de manière régulière, un approvisionnement en eau des périmètres agricoles. Les études menées par l’Agence nationale des ressources hydriques (ANRH) l’attestent. L’autre avantage est la disponibilité des sources d’énergie.
Grâce aux efforts fournis par l’Etat en matière d’électrification, la wilaya est en mesure de fournir jusqu’à 1200 mégawatts. S’ajoutent à cela, un réseau routier neuf et un réseau ferroviaire en plein développement. Il y a la RN6 qui relie le Nord au Sud, la RN22 qui relie Naâma à Djelfa, la ligne de chemin de fer Oran-Béchar et une nouvelle ligne (nouveau tracé, ndlr) sur 310 kilomètres en voie de construction dans le cadre du mégaprojet minier de Gara Djebilat. Sur le plan pratique, le dédoublement de la RN6, en cours d’achèvement, va réduire les temps de parcours vers le Nord et permettre, notamment, un accès rapide à l’autoroute Est-Ouest.
En ce qui concerne les priorités en termes d’investissement, l’accent sera mis sur les industries de transformation et agroalimentaires. Nous comptons enclencher tout un processus de transformation économique, surtout lorsqu’on sait qu’une partie de l’activité de transformation du minerai de fer de Gara Djebilet – 9 millions de tonnes/an – est projetée à Naâma. Il va aussi y avoir une zone industrielle (ZI) de 150 hectares, 5 zones d’activité (ZA) et 700 lots de terrain pour les activités annexes. Tout cela va créer de la richesse et surtout de l’emploi.
- Une importance accrue est accordée à la préservation de la race ovine «Deghma», appelée aussi le «Petit Oranais»…
La préservation et la relance de l’élevage de cette race ont une double dimension : économique et écologique. On retrouve la race Deghma à Naâma, El Bayadh et Saïda. C’est une race autochtone adaptée aux caractéristiques écologiques de cette région steppique. Il faut savoir que la désertification rampante dans les zones steppiques est due en pratique au surpâturage.
Ces pratiques ont fortement contrarié le renouvellement du couvert végétal et appauvri le sol. La réintroduction de la race Deghma, au vu de ses caractéristiques et particularités, va freiner la détérioration de l’écosystème fragile de la steppe. D’où l’importance accordée par l’Etat à relancer la filière ovine à travers des races adaptées à leur environnement.