Littoral est de Béjaïa : Le commerce tourne au ralenti

13/08/2023 mis à jour: 00:03
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La rue commerçante sur le littoral est de Béjaïa

C’est un paradoxe. En ce début du mois d’août, bien que les plages de la côte est de Béjaïa soient bondées de monde, n’empêche que tout le commerce dans les villes de Tichy, Aokas et Souk El Tenine tourne au ralenti. 

En traversant les ruelles de ces villes, on a constaté que toutes les tables sur les terrasses des restaurants, pizzérias et cafétérias sont quasiment inoccupées. Par exemple, sur les cinq restaurants longeant la placette du rond-point de la ville d’Aokas, entre midi et 14h, il n’y a qu’un seul nouveau restaurant qui a introduit la rôtisserie sur la braise qui a pu remplir trois tables. 

Quant aux autres, ils se sont limités à servir pour une seule table. Pour Lyes T., qui est un ex-gérant d’un restaurant dans ce dit-lieu, nous dit : «Les deux années précédentes déjà, j’arrivais mal à couvrir les frais du loyer et les différentes charges, alors que cette année, c’est encore pire !» Chez les vendeurs de robes traditionnelles et les produits artisanaux, c’est l’agonie. Dans les camps de toile, la majorité de leurs tentes sont vides. Le meilleur d’entre deux ne dépasse pas 20% d’occupation. 

Pareil chez les agences de locations de véhicules. Habituées pourtant pendant la saison estivale à des carnets saturés de commandes, cette saison, les affaires tardent à reprendre. Quand on a essayé de comprendre cette récession commerciale, chaque citoyen et commerçant qu’on a interrogé en donne sa propre version. 

Pour Brahim T. un adepte de ces côtes bougiotes, il renvoit ceci : «A la panique engendrée par les derniers incendies qui ont ravagé la région. 

Autrement, précise-t-il, la saison a bien débuté.» Pour la majorité des citoyens, la cause de cette détresse commerciale ne s’explique que par l’effondrement du pouvoir d’achat des citoyens à l’échelle nationale. «Même nos émigrés sont touchés par la crise en France», disent d’autres personnes. 

Quand on a posé la même question à Djamal H., qui venait juste de rentrer de la wilaya de Tipasa où il travaille comme cadre dans une grande entreprise, il nous dit  : «Le phénomène de récession commerciale est identique à toutes les villes côtières algériennes. 

A Tipasa, aussi, les commerçants vivant la même chose, se plaignent.» Il rajoute : «La raison principale est due à la réouverture de tous les postes frontaliers avec la Tunisie.» «La majorité de mes collègues me disent qu’ils préfèrent passer une bonne semaine en Tunisie avec de meilleures prestations de services que de sacrifier la même somme pour un seul séjour dans un hôtel en Algérie», rapporte-t-il. 

Quand je lui rétorque que nos plages sont quand même inondées de monde, il explique : «La majorité des citoyens aisés, qui ne sont pas partis à l’étranger, se sont dotés de leurs propres équipements de pique-nique, parasols, tentes, chaises pour ne plus jamais dépenser de l’argent dans la location de ces équipements… 

Mieux, avec la cherté de la nourriture dans le commerce, ils préparent tout chez eux pour ne rien acheter à l’extérieur. Ce nouveau mode leur permet de passer une journée à la plage avec un moindre coût.» 
 

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