Le Salon du livre de Francfort, qui démarre cette semaine, s'est retrouvé lundi au cœur d'une controverse à la suite du report d'une remise de prix prévue pour une autrice palestinienne en raison de la guerre entre Israël et le Hamas.
Plus de 600 personnes du monde la littérature et de l'édition ont publié lundi une lettre ouverte de protestation contre cette décision qui concerne l'autrice palestinienne Adania Shibli. Plusieurs groupes d'édition arabes ont par ailleurs annoncé qu'ils vont boycotter le salon qui se déroule de mercredi à dimanche.
Parmi les signataires de la lettre figurent notamment le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah et l'écrivaine polonaise Olga Tokarczuk, tous deux lauréats du prix Nobel de littérature, et d'autres écrivains dont le congolais Emmanuel Dongala et la Canadienne Naomi Klein, selon la lettre obtenue par l'AFP.
Les organisateurs «ferment l'espace à une voix palestinienne», selon le texte de la lettre. «La Foire du livre de Francfort a la responsabilité de créer des espaces permettant aux écrivains palestiniens de partager leurs pensées, leurs sentiments et leurs réflexions sur la littérature en ces temps terribles et cruels, sans les fermer», ajoute le texte.
L'association Litprom, qui promeut des auteurs étrangers dans la langue allemande et remet un prix littéraire, le «LiBeraturpreis», a annoncé vendredi que la lauréate cette année, Adania Shibli, ne recevrait pas le sien lors du salon comme cela avait été initialement prévu.
Parmi les groupes d'édition qui ont annoncé un boycott du Salon allemand figure la Sharjah Book Authority, une maison d'édition des Emirats arabes unis, qui a indiqué vouloir défendre «le rôle de la culture et des livres pour encourager le dialogue et la compréhension entre les peuples».