L’écrivain Ahmed Zitouni est décédé, jeudi en France, à l’âge de 75 ans, des suites d’une longue maladie, selon ses proches.
Né à Saïda, en 1949, le défunt a enseigné les sciences politiques à l’université d’Aix-en-Provence pendant des années tout en menant son travail d’écrivain.
Le romancier, universitaire et normalien, était aussi un intellectuel engagé sur les questions de domination. Après plus de trente ans de publication en France, le romancier Ahmed Zitouni a édité successivement trois ouvrages en Algérie aux éditions Frantz Fanon, le remarquable essai Éloge de la belle-mère et deux romans, Une difficile fin de moi, un superbe roman sur le jeûne contestataire, et Attilah Fakir : les derniers jours d’un apostropheur.
Il a également édité en France deux autres ouvrages : Y a-t-il une vie avant la mort ? et La veuve et le pendu. Son éditeur lui rendu hommage sur sa page officielle Facebook. Frantz Fanon a rappelé qu’Ahmed Zitouni était l’ami de Rachid Mimouni et Mohammed Dib, entre autres, grand admirateur de James Baldwin et de Ernesto Sabato dont il est proche. Contrarié par la maladie, il a dû mettre sa carrière d’écrivain entre parenthèses pendant plus de deux décennies.
La réédition en 2018 de trois de ses livres en Algérie par les Editions Frantz Fanon a été l’occasion pour lui de faire une tournée en Algérie, avec une conférence à l’Université de Saïda et plusieurs rencontres, notamment à Oran et au Salon international du livre d’Alger, et de reprendre l’écriture.
«La vie en a décidé autrement. Irremplaçable, Ahmed l’est sans doute, mais ses livres continueront à témoigner de sa richesse intérieure, de la fécondité de son âme, de sa lucidité et de la déchirante beauté de son monde, a écrit son éditeur. Qu’il repose en paix et que sa femme Françoise et ses enfants soient assurés de notre soutien en ces tristes circonstances».