Les États-Unis ont mené samedi des frappes contre les Houthis au Yémen, soutenus par l’Iran, avant de promettre à Téhéran que l’Amérique ne lui fera «pas de cadeau».
L'Iran a averti qu'il ripostera à toute attaque, a déclaré dimanche le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du pays, en réponse aux menaces du président américain Donald Trump concernant un éventuel soutien de Téhéran aux rebelles houthis du Yémen. Les États-Unis ont mené samedi des frappes contre les Houthis, qui contrôlent une grande partie du territoire yéménite, y compris la capitale Sanaa.
Donald Trump a exigé que l'Iran cesse immédiatement son soutien aux Houthis, affirmant que les États-Unis tiendraient Téhéran pour responsable et ne feraient preuve d'aucune indulgence. En réponse, le général Hossein Salami a déclaré à la télévision d'État que l'Iran ne cherchait pas la guerre mais réagirait de manière appropriée et résolue à toute menace.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a également rejeté les injonctions américaines, soulignant que les États-Unis n'avaient aucun droit d'imposer leur politique étrangère à l'Iran. Certains passages de son message sur les réseaux sociaux étaient rédigés en lettres capitales, un style rappelant celui utilisé par Donald Trump.
Les Houthis, soutenus financièrement et militairement par l'Iran, font partie de l'axe de la résistance de Téhéran, une alliance informelle regroupant plusieurs groupes armés opposés à Israël, notamment le Hamas dans la bande de Gaza et le Hezbollah au Liban. Toutefois, Hossein Salami a insisté sur le fait que les Houthis prenaient leurs propres décisions stratégiques et opérationnelles en toute indépendance, les qualifiant de représentants des Yéménites.
Les frappes américaines ont causé la mort d'au moins 31 personnes et fait 101 blessés, selon le ministère de la Santé des rebelles yéménites. L'Iran a dénoncé ces attaques comme barbares et a regretté les nombreuses victimes, parmi lesquelles des femmes et des enfants innocents.
Ces tensions entre Téhéran et Washington interviennent alors que Donald Trump se dit prêt à négocier un accord sur le programme nucléaire iranien. Cependant, il a simultanément renforcé les sanctions contre l'Iran et brandi la menace d'une action militaire dans le cadre de sa politique de pression maximale mise en place lors de son premier mandat. Cette stratégie avait notamment conduit en 2020 à l'élimination du général Qassem Soleimani, architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une frappe américaine en Irak.