En réponse à l'annonce d’une attaque israélienne contre ses installations énergétiques et militaires, par les médias, l’Iran réagit par la voix de son ministre des Affaires étrangères. «Il n’y a aucune ligne rouge lorsqu’il s’agit de défendre le peuple iranien et ses intérêts», a écrit, hier, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, sur son compte X, en précisant : «Les Etats-Unis ont livré des quantités record d’armes à Israël.
Ils mettent désormais également en danger la vie de leurs soldats en les déployant pour faire fonctionner les systèmes de missiles américains en Israël (…). Bien que nous ayons déployé d’énormes efforts ces derniers jours pour contenir une guerre totale dans notre région, je dis clairement que nous n’avons aucune ligne rouge dans la défense de notre peuple et de nos intérêts.»
La réaction du ministre iranien fait suite à une information révélée, la veille, par la chaîne de télévision américaine NBC et reprise largement par les médias internationaux, notamment israéliens. «Washington envisage de livrer à Israël un système avancé de défense Thaad (Terminal High Altitude Area Defense) antimissile balistique, exploité par des troupes américaines, pour se protéger», affirme NBC, citant un responsable américain sans le nommer. Le journal hébreu The Times of Israel précise qu’un responsable américain, qui a requis l’anonymat, lui a confirmé «que l’administration du président américain Joe Biden envisageait de transférer les systèmes à Israël, mais a déclaré qu’aucune décision n’avait encore été prise».
Déploiement d’un THAAD en Israël
Il explique que les USA «disposent d’un large éventail de systèmes de défense antimissile déployés au Moyen-Orient et en Europe, notamment des systèmes Patriot. Mais les responsables discutent depuis des mois des types de systèmes de défense aérienne à déployer dans la région et de leur emplacement.
Tout déploiement d’un Thaad en Israël impliquerait le déploiement de soldats pour faire fonctionner ce système complexe», qui peut défendre une zone plus large, atteignant des cibles à une distance de 150 à 200 kilomètres. Il explique, qu’en général, «chaque mission comprend six lanceurs montés sur camion, 48 intercepteurs, des équipements radio et radar, et nécessite 95 soldats pour fonctionner.
Il y a un an, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a ordonné le déploiement d’une batterie Thaad et de bataillons Patriot supplémentaires dans plusieurs régions du Moyen-Orient pour renforcer la protection des forces américaines et contribuer à la défense d’Israël». Une défense commune, apparue au grand jour, mercredi dernier, avec les discussions Biden et Netanyahu sur la stratégie de défense contre l’Iran, cet ennemi commun, en cas où il riposterait à une attaque israélienne, mais aussi contre le Hezbollah, considéré comme l’allié de la Perse. «Il y a une volonté des Israéliens de se coordonner avec les Américains sur la réponse, et que les discussions stratégiques se poursuivent entre les parties», a déclaré une source israélienne au Times of Israel.
Cette aide militaire américaine à Israël, en plein conflit armé qui risque d’embraser toute la région, est de plus en plus critiquée par les Etats. La déclaration du président français pour un embargo sur les livraisons d’armes à l’entité sioniste a d’ailleurs suscité des réactions positives auprès des pays engagés dans les négociations pour un cessez-le-feu à Ghaza, comme le Qatar, mais aussi la Jordanie.
Pour les experts de l’Onu, «le transfert d’armes et de munitions à Israël peut constituer une violation grave des droits de l’homme et du droit humanitaire international et risque de rendre l’Etat complice de crimes internationaux, voire de génocide», ajoutant : «En envoyant des armes, des pièces, des composants et des munitions aux forces israéliennes, ces entreprises risquent de se rendre complices de graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international.»