L’attaque iranienne est survenue le jour où Israël a annoncé des opérations militaires au sol dans le sud du Liban contre le Hezbollah, quatre jours après l’assassinat du chef du mouvement de résistance libanais, Hassan Nasrallah, dans un raid israélien près de Beyrouth, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au pays du Cèdre.
Le théâtre de la guerre s’élargit au Proche-Orient après que la région ait été placée par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, dans une logique d’escalade. L’Iran a tiré, hier, près de 200 missiles sur Israël. Des dizaines de détonations ont été entendues et des explosions étaient visibles dans le ciel. Selon la télévision iranienne, «la majorité des missiles ont atteint leur cible».
«En réponse aux martyrs Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et Abbas Nilforoushan (un adjoint du chef des Gardiens de la révolution), nous avons visé le cœur des Territoires occupés», ont indiqué les Gardiens de la révolution, armée idéologique d’Iran, en référence à Israël. Dans un communiqué, ils ont également menacé Israël, leur ennemi juré, d’«attaques écrasantes» s’il ripostait aux tirs de missiles.
Quelques heures auparavant, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a affirmé de son côté que la mort de Hassan Nasrallah ne «sera pas vaine» et le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref a averti qu’elle entraînerait la «destruction» d’Israël. Par ailleurs, quatre personnes ont été tuées dans un attentat à l’arme automatique à Tel-Aviv mené par deux tireurs.
Quelques heures plus tôt, un responsable américain a déclaré que l’Iran se préparait à mener une attaque imminente par missile balistique contre Israël. «Les Etats-Unis ont des indications selon lesquelles l’Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique» contre Israël, a-t-il dit à la presse.
Ce n’est pas la première fois que l’Iran bombarde Israël. Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l’Iran a tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre. La plupart des missiles ont été interceptés par Israël avec l’aide de pays étrangers, surtout les Etats-Unis.
Le mouvement de résistance palestinien Hamas a salué l’attaque de l’Iran contre Israël et assuré qu’il s’agissait d’une «vengeance» après les assassinats du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah.
Le Hamas «salue les tirs de missiles héroïques menés par le corps des Gardiens de la révolution islamique en Iran contre de larges pans des Territoires occupés», a indiqué le mouvement palestinien dans un communiqué, précisant que ces frappes étaient «une vengeance pour nos martyrs héroïques». «Cette attaque aura des conséquences. Nous avons des plans et nous agirons à l’endroit et au moment que nous aurons décidés», a indiqué pour sa part le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.
L’attaque iranienne est survenue le jour où Israël a annoncé des opérations militaires au sol dans le sud du Liban contre le Hezbollah, quatre jours après l’assassinat du chef du mouvement libanais Hassan Nasrallah, dans un raid israélien près de Beyrouth, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au pays du Cèdre.
Dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah, l’ampleur des opérations terrestres israéliennes n’est pas encore connue. La Force intérimaire de l’ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a assuré ne pas avoir détecté d’incursion israélienne. L’armée libanaise et le Hezbollah ont nié une telle incursion.
Du moins pas jusqu’à hier soir.Comment réagiront Tel-Aviv et Washington aux tirs de missiles iraniens ? Les Etats-Unis se laisseront-ils entraînés par Israël dans une guerre contre l’Iran (objectif premier de Benyamin Netanyahu) ? Washington a indiqué hier vouloir «coordonner» avec les Israéliens une réponse à l'Iran.
Quoi qu’il en soit, les factions armées irakiennes pro-Iran ont prévenu hier que les bases et les intérêts américains en Irak et au Moyen-Orient seraient «une cible» en cas d’attaque contre l’Iran, après les tirs de missiles iraniens contre Israël.
«Si les Américains s’engagent dans une action hostile contre l’Iran ou si l’ennemi sioniste utilise l’espace aérien irakien pour bombarder le territoire iranien, toutes les bases et tous les intérêts américains en Irak et dans la région seront une cible pour nous», a déclaré l’Organe de coordination de la Résistance irakienne.
Il paraît clair qu’en s’attaquant au Liban, en provoquant régulièrement l’Iran et en poursuivant son génocide à Ghaza, Benyamin Netanyahu a installé le Proche-Orient dans une logique de guerre de forte amplitude. Toute la région est désormais sur un baril de poudre.