Ligne de chemin de fer Bouchegouf (Guelma) – El Khroub (Constantine) : L’étude de l’Anesrif est toujours en cours

24/12/2024 mis à jour: 02:43
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Il est probable que les anciennes gares soient conservées dans le tracé

Le projet d’étude pour la réhabilitation de la ligne de chemin de fer interwilayas reliant Guelma à Constantine connaît depuis quelques jours un regain d’attention. 

Les autorités locales et à leur tête le wali de Guelma en présence du directeur des études de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) ont visité plusieurs sites sur l’ancien tracé, dont la gare ferroviaire de Guelma désaffectée depuis des décennies. Mais qu’en est-il au juste ? «Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est qu’il n’y a aucune date butoir pour la finalisation des études en cours de la ligne inter-wilaya Guelma-Constantine. La dernière visite (fin novembre) du directeur des études à Guelma est venue pour faire un point de situation de l’étude», a déclaré hier à El Watan, Abdelkader Mazare, directeur de communication de l’Anesrif, qui est un établissement public à caractère industriel et commercial, sous la tutelle du ministère des Transports et des Travaux publics, vraisemblablement unique interlocuteur habilité à parler du projet. «Nous étudions le couloir où doit passer la ligne. Il est évident qu’il sera question d’expropriation. 

Par la suite, c’est au Conseil du gouvernement d’approuver le lancement effectif du projet. Je vous informe également que notre seul et unique interlocuteur dans cette étude est le wali de Guelma pour éviter toute interférence ou blocage», conclut notre interlocuteur. 

Dans ce contexte bien précis, et pour rappel, le projet de la ligne ferroviaire inter-wilaya Bouchegouf-El Khroub, englobe plusieurs volets dans son étude tels les aspects géologiques, hydrologiques, les levers topographiques du tracé et surtout les enquêtes parcellaires qui «vont certainement mettre à jour des contraintes et pas des moindres», selon les explications données.  

En effet, il est question de réaliser une étude bien menée et mature qui peut prendre jusqu’à 5 à 7 années d’enquête et de travail sur terrain. Le projet tend à réaliser une voie rapide sur 141 km à une vitesse de 160 km/h pour le transport des passagers et 100 km/h pour le transport des marchandises avec des gares et des haltes dans certaines communes de la wilaya de Guelma et certainement de Constantine sachant que le futur tracé compterait 107 km de voies sur le territoire de la wilaya de Guelma.  

Il est probable également selon les orientations des hautes autorités de la wilaya, rendues publiques récemment de conserver partiellement les anciennes gares et les infrastructures ferroviaires au vu de leur proximité des agglomérations, mais aussi en tenant compte du POS (Plan d’occupation des sols) et du PDAU (Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme), qui ne sont autre que des instruments d’urbanisme.


Un long parcours historique 

Quoi qu’il en soit, l’historique de ce projet névralgique ne date pas d’hier, puisqu’il a vu sa première esquisse réalisée par un bureau d’études indien au début des années 1980. Quelques années plus tard, une autre étude actualisée est retenue et le projet inscrit au titre du plan quinquennal 2004-2009 pour un montant de 5 milliards de dinars. Abandonnée ou oubliée dans un tiroir, la faisabilité de l’étude réapparaît en 2012 et ne sera dévoilée qu’en novembre 2014 par la direction des transports de la wilaya de Guelma avec deux variantes, l’une sur 139 km et la seconde sur 120 km. «La ligne retenue ne sera opérationnelle qu’en 2019», nous avait déclaré à cette époque le directeur des transports de Guelma. 

En mars 2020, El Watan, avait rapporté dans une édition, les propos de Farouk Chiali, alors ministre des Transports et des Travaux publics. Lors d’une séance de travail, ce dernier avait déclaré : «Le secteur du transport ferroviaire, en application du plan d’orientation des voies ferrées issus du schéma national de l’aménagement du territoire (SDAT 2025), a pour ambition de désenclaver les régions isolées et de raccourcir les distances», en prenant pour exemple justement le projet de la ligne de transport ferroviaire Bouchegouf-El Khroub, confié à la SETI rail pour une enveloppe de 341 millions de dinars.  

De mémoire de Guelmis, l’histoire retiendra également que le train transmaghrébin Tunis-Casablanca passait par la gare de Guelma. Les rescapés de cette belle époque s’en rappellent comme si c’était hier. L’aventure s’est terminée vers 1957 ou 1958 suite aux inondations qui ont détruit le tracé dans la région à l’ouest de Guelma. Quant à la ligne Guelma-Bouchegouf, elle est restée en service jusqu’à 1995 pour être définitivement désaffectée avec la gare de Guelma.                                                

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