Trois personnes ont été blessées par des frappes israéliennes au cours de la nuit de samedi 23 à dimanche 24 mars dans la région de Baalbeck, bastion du Hezbollah dans l'est du Liban, a rapporté un correspondant de l'AFP, conduisant le parti chiite à riposter.
«Plus tôt cette nuit, des avions de chasse des forces de défense israéliennes ont frappé un site de production contenant des armes dans la zone de Baalbeck», a communiqué l'armée israélienne.
D'après le correspondant de l'AFP, «l'aviation israélienne a lancé cinq missiles sur un bâtiment habité de deux étages à al-Osseira, aux abords de Baalbeck». Il a ajouté que les frappes ont visé un centre du Hezbollah qui avait été déserté depuis un moment, faisant trois blessés parmi les habitants des immeubles voisins.
Le gouverneur de la région Bachir Khodr a également fait état sur le réseau social X de trois blessés. Positions israéliennes dans le Golan syrien Puis, «en riposte au bombardement» à Baalbeck, le Hezbollah a dit avoir lancé près d'une heure plus tard «plus de soixante roquettes de type Katioucha» sur deux positions militaires israéliennes dans le Golan syrien occupé par Israël. Le mouvement islamiste libanais a indiqué y avoir visé une base et une caserne faisant office de «siège du commandement de la défense aérienne, où des membres de la brigade de Golani s'y entraînaient après être rentrés de la bande de Gaza».
L'armée israélienne a, elle, rapporté avoir repéré «environ 50 lancements» depuis le Liban «en direction du nord d'Israël», expliquant en avoir intercepté plusieurs et avoir frappé au moyen de son aviation plusieurs des lanceurs impliqués. Israël n'a fait mention d'aucune victime ni dégât. Raids en profondeur sur le territoire libanais Depuis plusieurs semaines, Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du puissant Hezbollah, accentuant les menaces d'une guerre ouverte. Il s'agit de la troisième fois, en plus de cinq mois de combats entre le Hezbollah et l'armée israélienne, que la région de Baalbeck est visée.
Cette frappe, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, intervient après un calme relatif d'une dizaine de jours entre les deux belligérants. Samedi, le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes, comme c'est le cas quotidiennement depuis le début le 8 octobre des violences transfrontalières, en soutien à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
Le Hezbollah pro-iranien affirme qu'il ne mettra fin à ses attaques contre Israël qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza. Repousser le Hezbollah Au Liban, au moins 323 personnes ont été tuées, des combattants du Hezbollah pour la plupart et au moins 56 civils, selon un décompte de l'AFP. Les échanges de tirs incessants, qui étaient d'abord cantonnés aux zones proches de la frontière, ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d'Israël, où selon l'armée, dix soldats et sept civils ont péri. Fin février, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a averti qu'une éventuelle trêve à Gaza n'entamerait pas «l'objectif» d'Israël de repousser le Hezbollah de sa frontière nord, par la force ou la diplomatie. De son côté, le chef du parti chiite avait estimé mi-mars qu'Israël était trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières près de Baalbeck.