La lourde défaite du CR Belouizdad (1-4) devant la formation sud-africaine de Mamelodi Sundowns, samedi soir au stade Nelson Mandela, combinée à celle de la JS Kabylie (0-1) face à l’Espérance de Tunis, la veille au stade du 5 Juillet, a provoqué une onde de choc au sein de l’opinion sportive.
Non pas que la défaite du Chabab était imméritée. Bien au contraire, tous les observateurs et même les supporters du CRB ont reconnu sportivement que la formation sud-africaine, dont le président de la CAF, Patrice Motsepe, est le propriétaire, n’a pas volé son succès. Elle a été applaudie en fin de partie par les supporters très fair-play du club algérois.
Comme toujours, bien sûr, chacun y est allé de sa lecture sur la débâcle de samedi qui rappelle douloureusement celle essuyée il y a des années contre l’ASEC Mimosas de Côte d‘Ivoire (0-7). La colère, la frustration ne doivent pas prendre le pas sur l’analyse objective de tous les éléments et aspects qui ont concouru à la défaite de samedi.
Déjà, un élément d’analyse sur lequel tout le monde est d’accord. L’équipe sud-africaine était plus forte que le Chabab sur tous les plans. Son large succès ne souffre d’aucune contestation. Les propos d’après match tenus par le coach tunisien du CRB, Nabil Kouki, sur «la fatigue, le calendrier, les blessures, absences et fautes de la CAF» sont tout simplement de mauvaises excuses et des explications indigentes.
En même temps, il ne sert à rien de tout mettre sur le dos des joueurs, des staffs et de la direction la déroute de samedi. Les véritables raisons, il faut aller les chercher ailleurs et de manière objective. Pointer du doigt un homme, une partie, ce n’est rendre service ni au CRB et encore moins au football algérien.
Le problème réside à ce niveau. C’est-à-dire dans sa gouvernance. Le mal est là. A quoi sert-il de renflouer les caisses et comptes en banque de certains clubs au détriment des autres pour à la fin provoquer un grave déséquilibre que notre football paiera cher lorsque ses représentants croiseront de solides clients du continent.
Là, la feuille de vigne tombe toute seule et dénude le football local. En football, il n’y a ni miracle ni secret. La réussite est conditionnée par une bonne gouvernance et la qualité du travail. Malheureusement, ces deux vecteurs n’existent pas dans le football algérien.
Le visage et le jeu produit par la JSK et le CRB à 24 heures d’intervalle et qui plus est à domicile a étalé les graves lacunes et carences d’un football qui marche sur la tête.
Si Mamelodi Sundowns s’est baladé samedi sur la pelouse du Mandela Stadium c’est parce qu’en face le CRB n’avait rien sous la semelle, ni dans le coffre pour tenir la dragée haute à son visiteur qui l’a étouffé dès l’entame de la partie qu’il a abordée le pied au plancher.
Son rythme a asphyxié le Chabab habitué au ronron du rythme en Algérie où il a seulement besoin d’apparaître pour gagner ses matchs et remporter les titres. Plus que jamais, le football algérien a besoin d’une véritable réforme qui ne s’accommode d’aucun bricolage, ni laisser-aller. Il est temps de tout changer.