L’extrême droite aux États-Unis : Un empoisonnement meurtrier des esprits

17/05/2022 mis à jour: 23:18
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Le drame, qui a ensanglanté un quartier majoritairement afro-américain de la ville de Buffalo (Etat de New York) samedi 14 mai le confirme, le terrorisme qui menace le plus les Etats-Unis est désormais intérieur, motivé par le suprémacisme blanc.

Comme lors de l’attaque contre l’église de Charleston (Caroline du Sud) fréquentée par des Afro-Américains en 2015, celle de la synagogue de Pittsburgh (Pennsylvanie) en 2018, ou celle qui a eu pour cadre un centre commercial d’El Paso (Texas), près de la frontière mexicaine, un an plus tard.

Aux Etats-Unis, la tuerie raciste et préméditée de Payton Gendron dans un quartier afro-américain de Buffalo. Le racisme, la dénonciation hallucinée d’une «invasion» du pays, et le rabâchage de la théorie du complot d’un «grand remplacement» des Américains par des migrants, en ont été, une fois encore, le ressort.

Il a été revendiqué et assumé comme tel dans le manifeste glaçant laissé, selon toute vraisemblance, par le tueur de Buffalo avant son équipée meurtrière, qui confirme également la virulence de l’antisémitisme au sein de cette extrême droite américaine.

Aux Etats-Unis, Buffalo entre deuil et colère après l’assassinat de dix personnes par un suprémaciste blanc

Le directeur du FBI, Christopher Wray, a dressé le constat indiscutable de cette menace depuis longtemps, sans être en mesure de lutter contre le climat dans lequel s’inscrivent ces crimes de haine.

Si les groupuscules suprémacistes appartiennent à l’histoire sombre de la violence politique américaine, ils bénéficient en effet de l’hystérisation en cours, portée principalement par une frange radicalisée du Parti républicain.

En alimentant la surenchère sur l’immigration, cette hystérisation interdit les compromis difficiles qui, seuls, pourraient doter les Etats-Unis d’une politique à la fois équitable et efficace.

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