L’état d’urgence décrété à lima au Pérou : Le bras de fer se poursuit entre la Présidente et les manifestants

16/01/2023 mis à jour: 06:43
AFP
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Cinq semaines plus tard, le bras de fer se poursuit entre la présidente Dina Boluarte et les manifestants. Samedi, une nouvelle étape a été franchie, puisque le gouvernement péruvien a décrété l’état d’urgence dans la capitale Lima et dans plusieurs autres régions, à l’instar des départements de Cusco et Puno (sud), mais aussi le port de Callao. 

Cette mesure, en vigueur pour 30 jours, autorise l’armée à intervenir pour maintenir l’ordre et entraîne la suspension de plusieurs droits constitutionnels comme la liberté de circulation et de réunion et l’inviolabilité du domicile. En cause : des manifestations violentes qui font rage dans le pays et qui ont fait au moins 42 morts depuis cinq semaines. Les protestations ont par ailleurs fait au moins 531 blessés, dont 176 policiers, et 329 personnes ont été arrêtées, selon le parquet. Samedi, plus d’une centaine de barrages routiers bloquaient la circulation à travers le Pérou. Les autorités ont cependant rouvert dans la journée l’aéroport international de Cusco, d’importance vitale pour le secteur touristique péruvien. Les protestations ont éclaté après la destitution et l’arrestation le 7 décembre du président socialiste Pedro Castillo. Il est accusé d’avoir tenté de perpétrer un coup d’Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir. Dina Boluarte en tant que vice-présidente, lui a succédé. Mais les manifestants, qui voient en elle une «traîtresse», exigent son départ ainsi que des élections immédiates. Vendredi, Dina Boluarte a tenu à montrer sa détermination. Dans un message à la nation, diffusé par la télévision d’État, elle a affirmé sa volonté de rester à la tête du pays. «Certaines voix provenant des partisans de la violence et des radicaux demandent ma démission, incitant la population au chaos, au désordre et aux destructions. A eux, je leur dis de façon responsable : je ne vais pas démissionner, mon engagement est avec le Pérou». «Je ne peux cesser de réitérer mes condoléances pour les morts de Péruviens dans les actions de protestation. Je demande pardon pour cette situation», a dit Dina Boluarte dans son message à la nation. Mais elle a refusé de convoquer une assemblée constituante, comme le réclament les manifestants. «On ne peut pas faire cela du jour au lendemain», a-t-elle plaidé.

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