Le journaliste marocain Omar Radi a été condamné en appel à six ans de prison ferme, tandis que son collègue Imad Estito a écopé d'un an de prison, dont six mois ferme, ont rapporté hier des médias locaux.
La cour d’appel de Casablanca a condamné le journaliste Omar Radi à six ans de prison ferme pour «viol» et «atteinte à la sûreté de l’Etat» lors de l’audience qui s’est ouverte jeudi soir, 3 mars. Son confrère Imad Stitou a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme pour «complicité de viol» dans la même affaire. Les peines des deux journalistes ont été assorties d’un dédommagement de 200 000 dirhams (environ 19 000 euros) à la partie civile, avec une contribution à hauteur d’un tiers pour M. Stitou.
Le procès en appel des journalistes marocains Omar Radi et Imad Stitou a repris jeudi. Radi, journaliste d’investigation et militant des droits humains, est à l’origine notamment de l’éclatement du scandale de corruption dit des «serviteurs de l’Etat», qui a éclaboussé une centaine de personnes au Maroc, notamment des officiels de haut rang. En juillet 2020, il a été arrêté pour «viol» et «atteinte à la sûreté de l’Etat». Des accusations que le journaliste de 35 ans ne cesse de réfuter.
La détention de Omar Radi est «injuste», assure la défense, selon l’APS qui reprend l’information. Le 25 novembre dernier, l’organisation Human Rights Watch a dénoncé les conditions dans lesquelles il a été condamné par le tribunal de première instance de Casablanca. «Son procès a été entaché de nombreuses irrégularités. Le tribunal a refusé sans motif valable d’entendre les témoins à décharge de Radi, ainsi que d’autoriser ses avocats à interroger un témoin à charge cité par le ministère public», avait déploré l’organisation.