Les unions de wilayas des quatre régions du pays (nord, est, ouest, sud) de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se sont réunies, jeudi 9 mars, pour exprimer leur soutien à la décision prise, le samedi 4 mars dernier, par le secrétariat national de désigner Hamou Touahria secrétaire général par intérim, après la démission de Salim Labatcha.
A cet effet, dans les communiqués sanctionnant les quatre réunions, il est fait mention du soutien exprimé par les responsables syndicaux «aux décisions prises par le secrétariat national». Les unions de wilayas de l’est du pays ont encore appelé à «travailler pour la stabilité de l’organisation syndicale» et «à éviter les différends secondaires».
Il faut rappeler, dans ce sens, que la démission surprise de Salim Labatcha, pour des «raisons personnelles», comme il l’a indiqué, est intervenu dans un contexte particulier marqué par le rejet exprimé par les syndicats autonomes, ainsi que la Centrale syndicale, des deux projets de loi relatifs, à l’exercice syndical pour le premier – un texte adopté par l’Assemblée populaire nationale (APN) mardi 7 mars – et au droit de grève pour le second.
Après avoir pris acte de la décision du désormais ex-SG de l’UGTA Labatcha, qui, faut-il le rappeler, est arrivé à la tête de l’UGTA en juin 2019, dans un contexte encore plus particulier, suite à la décision de Abdelmadjid Sidi Saïd, d’écourter son mandat, le secrétariat national de l’UGTA a décidé de désigner Hamou Touahria, membre du secrétariat et secrétaire général de la toute puissante Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (FNTPGC) et vice-président de la Fédération arabe des travailleurs du pétrole, des mines et de la chimie (FATPMC). Touahria avait déjà eu à occuper le poste de secrétaire national chargé de l’organique avant d’en être déchargé en août 2020 par Labatcha.
Néanmoins, cette décision du secrétariat national devra être validée par la Commission exécutive nationale (CEN). En effet, l’article 45 des statuts de l’UGTA stipule que l’élection du secrétaire général et les membres du secrétariat national relèvent des attributions de la CEN, laquelle est l’«instance suprême de l’UGTA dans l’intervalle de deux congrès» (article 41). Il est à préciser que le mandat de Labatcha devait se terminer en juin 2024.
Donc, dans tous les cas de figure, la CEN doit se réunir pour valider ce choix du secrétariat national. Ce dernier, qui dispose de la prérogative de sa convocation, n’a jusque-là pas avancé de date pour sa tenue. Néanmoins, selon certaines sources, cela ne devrait tarder.
Ceci en attendant l’organisation en juin 2024 du 14e congrès qui va déboucher sur une nouvelle composante de la CEN, qui pourra soit maintenir Touahria, sinon choisir carrément un autre secrétaire général.
En somme, arrivé, comme signalé plus haut, dans un contexte particulier, et alors que certaines voix à l’intérieur de la Centrale le contestait (des unions de wilayas avaient été exclues de ce 13e congrès qui s’est tenu les 21 et 22 juin 2019), Labatcha n’a pas pu aller au terme de son premier mandat.
Ancien SG du syndicat Sonatrach et SG de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie, ou Fédération des pétroliers, depuis 2016, Touahria devra être «conforté» par une résolution de la CEN dans les prochains jours ou les quelques semaines à venir.Abdelghani Aïchoun