1,42 mètre. Voici la taille que mesurait, en moyenne, une femme sud-coréenne il y a près d’un siècle. Sans grande surprise, et de façon générale, la taille des êtres humains était à cette époque bien en dessous des normes actuelles. En 100 ans seulement, l’humanité a en effet gagné en moyenne près de 7 centimètres, nous apprend Vox. Mais tandis que cette évolution est aujourd’hui perceptible dans la plupart des régions du monde, la Corée du Sud présente des statistiques d’autant plus étonnantes. En dix décennies, sa population féminine a grandi de près de 20 centimètres, tandis que les hommes ont gagné 15 centimètres en moyenne. Mais comment expliquer ce bon spectaculaire ? Depuis maintenant plusieurs années, les scientifiques ont tenté de déterminer ce qui influençait la taille des êtres humains en se penchant sur deux facteurs : la génétique et l’environnement. Selon de nombreuses études menées à travers le temps, les deux éléments auraient joué un rôle dans l’évolution de notre taille... mais l’un plus que l’autre. «La génétique détermine la taille que nous pouvons potentiellement atteindre à la puberté, souligne Vox. Toutefois, pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, cette croissance a été freinée.» Ce qu’on remarque néanmoins, c’est qu’au cours des 100 dernières années, les humains ont bénéficié d’une meilleure alimentation et leur santé s’est par ailleurs améliorée. C’est pourquoi, selon les scientifiques, nous sommes devenus plus grands. Une étude portant sur des soldats britanniques lors de la Première Guerre mondiale a par exemple révélé que le fait de grandir dans un environnement où la nourriture était meilleure et les maladies moins fréquentes entraînait des différences de taille notables à l’âge adulte. De la même manière, des chercheurs ont étudié à travers le temps la différence de taille entre des jumeaux. «Ils ont ainsi constaté qu’environ 20% de leur écart de taille pouvait être attribué à leur environnement», rapporte Vox. La Corée du Sud est un exemple unique qui illustre bien l’impact de l’environnement sur la taille d’une population. Comme le rappelle Vox, au début du XXe siècle, les conditions de vie dans cette région étaient déplorables. Toutefois, le pays a connu une croissance économique et sociale drastique en seulement quelques années. Le PIB du pays est monté en flèche; l’approvisionnement alimentaire est passé d’environ 2.100 calories par personne en 1961 à 3.300 calories en 2013, selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture; la mortalité infantile a drastiquement chuté, d’après l’ONU: tandis que 20% des nourrissons sud-coréens mouraient avant l’âge d’un an en 1950, ils ne sont plus que 0,2% aujourd’hui.