Au moins une fois par jour. C’est à cette fréquence que les gens mentent, comme le suggère la recherche en psychologie. Si nous apprenons à le faire très tôt (généralement entre 2 et 3 ans), bien mentir requiert un peu plus de temps et une capacité plus développée à comprendre l’état d’esprit des autres.
A l’âge adulte, ça y est, nous sommes rodés.
Problème : l’humain ne semble pas être programmé pour détecter tous ces mensonges, explique The Conversation.
Pour cause, nous ne sommes pas nécessairement plus performants que le hasard pour deviner si l’assertion que l’on vient de nous avancer est vraie ou fausse, si l’on en croit une étude de 2006. «Certains mensonges sont racontés pour que les autres se sentent mieux. Toutefois, la plupart des mensonges ont pour but d’avantager la personne qui les profère», évalue Geoff Beattie, professeur de psychologie à l’Université Edge Hill (Angleterre). Reste à savoir comment les débusquer. Malheureusement, il n’y aurait pas de signes révélateurs du mensonge en soi.
En revanche, il existerait des indicateurs d’émotions négatives associées au mensonge : anxiété, culpabilité, honte, tristesse, peur d’être pris… Et ce, même si le menteur tente de les dissimuler. Ces émotions se manifesteraient par des micro-expressions, c’est-à-dire de brèves expressions faciales d’une fraction de seconde ou des expressions étouffées. Concrètement, un menteur peut couvrir l’émotion par un masque, qui se traduit généralement par un faux sourire.
Des indices révélateurs… mais quasiment impossibles à relever. «On reconnaît un faux sourire au fait qu’il n’implique pas les muscles autour des yeux et qu’il quitte rapidement le visage. Les vrais sourires s’effacent plus lentement. Mais le problème des indicateurs non verbaux de la tromperie, c’est que la plupart d’entre nous devrions revoir le comportement au ralenti pour les repérer», détaille ainsi Geoff Beattie.
Une légende urbaine raconte que le fait d’éviter le contact visuel constitue aussi un indice de mensonge. «Le contact visuel n’est pas un indicateur utile de la tromperie. Il est influencé par notre activité cognitive, même lorsque nous disons la vérité. Par exemple, [nous détournons le regard] en planifiant notre discours ou en faisant appel à notre mémoire», éclaircit le professeur de psychologie.
D’autant que le contact visuel est également influencé par la distance entre deux personnes. Difficile de maintenir le regard lorsque quelqu’un est assis tout près et nous regarde fixement. A titre d’exemple, une étude de 1978 observe que lors des interrogatoires, les officiers de police se rapprochent très près des suspects qu’ils pensent coupables. Bien souvent, ces derniers détournent le regard… et se retrouvent accusés.