Les fortes précipitations, qui ont touché plusieurs wilayas du pays durant ces dernières 24 heures, ont provoqué la fermeture de plusieurs axes routiers et des inondations, notamment dans des wilayas du Sud-Ouest. Face à l’urgence, les autorités ont rapidement déployé des moyens pour gérer la crise.
La Protection civile a intensifié ses efforts de secours. Les pluies se sont abattues sur ces régions, causant des montées subites des eaux dans des zones habituellement sèches. A Béchar, les oueds habituellement à sec sont sortis de leur lit, inondant les quartiers avoisinants et forçant certaines familles à quitter leur domicile.
Selon la Protection civile, plusieurs quartiers des villes de Béchar, Naâma, Beni Abbès, Saïda, Illizi et Tamanrasset ont été inondés durant la soirée de samedi à hier. Les éléments de la Protection civile sont intervenus pour secourir 7 personnes prises au piège par les crues dans la ville de Béchar, alors qu’un homme âgé de 60 ans a trouvé la mort, emporté par les eaux, près de Tamanrasset.
Trois routes nationales ont été fermées à la circulation automobile en raison de la hausse du niveau des eaux. Selon les services de la Gendarmerie nationale, il s’agit de la RN 47, bloquée par la montée des eaux au niveau de la commune de Chellala, dans la wilaya d’El Bayadh, de la RN 50 reliant les wilayas de Béchar et de Tindouf, en plus de la RN 06 fermée à hauteur de la commune de Beni Ounif, dans la wilaya de Béchar. Les sapeurs-pompiers sont intervenus dans plusieurs wilayas : Béchar, Tamanrasset, Beni Abbès, Chlef, Naâma, El Bayadh, Timimoun, Saïida, Ghardaïa, Illizi, Tindouf et Tiaret suite aux fortes chutes de pluie orageuse, où les secours ont effectué plusieurs opérations de sauvetage de personnes en situation dangereuse, et aussi l’épuisement et le pompage des eaux pluviales à travers quelques habitations et édifices publics et privés.
A Tamanrasset, il a été procédé au repêchage, par des plongeurs, d’une personne décédée de sexe masculin âgé de 62 ans à bord d’un véhicule emporté par les eaux de l’Oued Toufdet. Les secours ont été sollicités pour une opération de recherche d’une éventuelle victime : il s’agit d’une personne emportée par les eaux de l’oued de la commune d’In M’Guel. A Illizi, 4 personnes, coincées à bord d’un véhicule léger à Oued Sandjel, ont été sauvées et évacuées vers l’hôpital local. Une fillette de 11 ans a perdu la vie emportée par les eaux de l’oued Tihaouhat en crue, dans la commune Bordj Omar Idris.
La Direction générale de la Protection civile appelle tous les citoyens à «davantage de prudence et de vigilance et à suivre les consignes de sécurité». Pour les conducteurs, il est important de «réduire la vitesse, allumer les feux même en plein jour, respecter la distance de sécurité et éviter les manœuvres dangereuses».
Il est nécessaire de rester loin des oueds et bords des oueds et d’initier les enfants et de les sensibiliser sur les dangers de se rapprocher des oueds ou de nager dans les mares d’eau créées par les pluies et d’éviter de se mettre à l’abri sous les tunnels ou sur les ponts.
Phénomène météorologique exceptionnel
Ce phénomène météorologique exceptionnel met en lumière la vulnérabilité des infrastructures dans ces régions, où les fortes précipitations sont rares mais provoquent des dégâts importants en raison du manque de systèmes de drainage adaptés. La capacité des infrastructures à gérer de tels épisodes climatiques extrêmes reste un défi majeur, en particulier dans les zones désertiques.
Bien que ces pluies abondantes soient bénéfiques et permettront le remplissage des barrages dans les wilayas qui en disposent, comme Béchar, la régénération des nappes et des lacs, mais aussi à l’herbe de pousser un peu partout dans le Sahara, ces régions, généralement arides, restent particulièrement vulnérables à de telles précipitations soudaines, car leurs systèmes de drainage sont souvent insuffisants pour gérer des volumes d’eau aussi importants.
L’Algérie a connu plusieurs épisodes d’inondations au fil des ans, notamment dans les régions du Sud. En septembre 2008, des pluies torrentielles ont causé des inondations importantes à Ghardaïa, entraînant la mort de plusieurs personnes et des dégâts matériels considérables.
En 2015, des inondations ont frappé la région de Tamanrasset, causant des pertes humaines et des destructions d’infrastructures. En avril 2018, des pluies diluviennes ont provoqué des inondations à El Bayadh, Naâma et Béchar, affectant des milliers de personnes et causant des dommages importants aux habitations et aux routes. Rappelons que l’Office national de la météorologie (ONM) avait émis quatre bulletins météorologiques spéciaux (BMS), mettant en alerte plusieurs wilayas du pays quant aux risques de pluies et d’orages.