Le plastique est un produit à base de combustible fossile qui se dégrade sur des siècles, mais ne se désintègre jamais complètement. En Algérie, cette matière est omniprésente dans notre vie de tous les jours. Les sacs en plastique et les bouteilles de la même origine forment l’essentiel de l’emballage des articles que nous achetons pour notre consommation courante. Ils envahissent nos maisons et au final se perdent dans la nature sans que nous sachions ce qu’il en est advenu. Mais qu’ils soient intacts ou désintégrés, les différentes natures du plastique sont toujours parmi nous, dans notre environnement, dans nos canalisations d’assainissement urbain, sur le littoral quand ce n’est pas dans la mer. Cette matière est partout. Voiture, avion, train, maison, gaines, jouets et autres, elle s’est substituée, ces cinquante dernières années, à toutes sortes d’autres matières plus coûteuses ou moins fonctionnelles. Le plastique a de multiples usages et si finalement il devient nuisible, il aura facilité grandement dans ses déclinaisons notre confort et nos besoins. Ses grandes qualités de malléabilité, de flexibilité et de durabilité sont un bienfait et sa production s'accroît avec l’augmentation de la démographie et la densité de la population urbaine. Mais ce qui a le pouvoir de faire du bien se transforme en une menace à peine voilée et quasiment incontrôlable. Du plastique, on en produit beaucoup. Il n’est pas biodégradable et la pollution qu’il génère devient une menace pour la planète. Dérivé du processus de raffinage du pétrole et du gaz, le plastique déborde de nos décharges et jonche nos rues et nos espaces publics. Il côtoie nos plages et il y a des dizaines d’années qu’il s’est incrusté dans nos écosystèmes marins. Bref, il est partout et c’est un danger. Il est en effet scientifiquement prouvé que cette matière a un impact sur la faune marine et donc sur la chaîne alimentaire. Il existe un grand risque de voir les réserves halieutiques se réduire très vite et les bancs de poissons de la Méditerranée (dont on dit que c’est la mer la plus polluée du monde) sont déjà très entamés. On dit en ironisant que la Méditerranée «a une beauté plastique». Nos rivages charrient continuellement les produits de cette matière indestructible au point de nous éloigner de nos ambitions de favoriser la promotion du tourisme. L’on s’étonne du fait que nos fonds marins soient peu poissonneux. La tendance écologique doit être plus rationnelle dans un pays qui ne sait plus où mettre ni quoi faire de ses déchets. Le processus de recyclage et de réutilisation doit permettre de réduire les déchets liés au plastique et protéger la vie terrestre et marine. Mais il est nécessaire de réduire la production ou l’importation de plastique vierge, car notre pays est saturé par cette matière. Il faut donc réfléchir d’ores et déjà à lui substituer d’autres matières premières comme le papier à grammage élevé ou le carton fin biodégradable.
Une enquête récente réalisée par l’Agence nationale des déchets ( AND ) a révélée que 87% des détritus ramassés sur nos plages sont de nature plastique à usage unique. Les mauvais comportements des estivants et une gestion aléatoire des déchets mettent en danger le microcosme marin de proximité.
Petite idée de l’ampleur de ce fléau : l’Algérie est le cinquième plus gros consommateur de «sachets» en plastique au monde après les USA, le Maroc, la France et l’Australie, selon l’étude d’une organisation écologique internationale. 6,5 milliards de sacs en plastique sont utilisés annuellement dans notre pays, ce qui donne une moyenne de 200 sacs par an et par citoyen. L’absence de civisme des citoyens qui jettent ces sachets dans la nature est à souligner, le vent fait le reste, surtout en rase campagne. Au Rwanda, un des pays les plus propres d’Afrique, il y a longtemps que le sac en plastique a été proscrit. Les membres d’une délégation sportive algérienne qui s’étaient rendus à Kigali, il y une douzaine d’années, se sont vus confisquer leurs sacs en plastique dès leur arrivée à l’aéroport. Les agents de la douane rwandaise les ont substitués par des sacs en papier…