Moins chers, faciles à transporter et à cacher, les psychotropes sont devenus un véritable danger pour les jeunes de plus en plus nombreux à avaler ces «tueurs à petit feu».
En moins de deux semaines, les services de police ont récupéré 150 944 comprimés à travers une dizaine de wilayas, particulièrement de l’Est et du Sud-Est et du Sud, mais aussi des grandes villes, comme Annaba, Constantine, Alger, Oran, El Oued, Ouargla.
Les enquêteurs du Service central de la lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (SCLTIS), dédié aux enquêtes sur les réseaux et les cartels de la drogue, ne connaît pas de répit. Les opérations coup-de-poing se multiplient et finissent toujours par apporter leurs fruits grâce aux réseaux d’informateurs mais aussi à la coopération avec les autres services de sécurité à l’interne mais aussi la coopération bilatérale et internationale, notamment avec les organismes internationaux.
Le plus récent coup de filet de la police a eu lieu mercredi dernier à Constantine avec la saisie de 26 000 comprimés de Prégabaline type 300 mg, et l’arrestation de six personnes. Quelques jours auparavant, et dans la même wilaya, les services de police ont récupéré, à l’issue de deux opérations distinctes, 10 400 et 2229 comprimés de Prégabaline. Ce qui donne un total de 183 338 comprimés saisis, dans cette wilaya en deux semaines et uniquement par les services de police. A Alger, ce sont 34 640 comprimés qui ont été récupérés en deux semaines, alors qu’à Setif, les services de police ont saisi 3562 comprimés, à Oueld Djellal, 14 000 comprimés et à El Maghaier 13 000.
Cinq notices rouges
Cette nouvelle wilaya du Sud-Est est devenue l’une des routes du trafic des psychotropes qui proviennent de la Libye ; d’ailleurs, les saisies de Prégabaline proviennent aussi bien des services de police et de la gendarmerie que de ceux des douanes.
Vers la fin de janvier dernier, ces derniers ont annoncé avoir récupéré 20 295 de Prégabaline 300 mg, dissimulés dans un camion à destination d’Ouargla. Dans ces deux wilayas, ainsi qu’à Oran, à Annaba et à Alger, les services de police ont saisi, la veille du mois sacré, 1,6 million de capsules de Prégabaline, acheminés, selon l’enquête, de Tamanrasset.
A la tête de ce réseau, un Algérien qui a pris la fuite vers la France où il réside. Son nom a été cité dans plusieurs affaires de trafic de psychotropes et de cannabis et a fait l’objet d’au moins cinq notices rouges d’Interpol (mandat d’arrêt international), dont trois Algériennes et deux étrangères.
Les filières des psychotropes se sont développées rapidement en agissant en puissants cartels qui disposent de moyens colossaux leur permettant de mettre en place une toile d’araignée autour de la frontière est, sud et sud-est du pays, d’où arrivent les plus importantes quantités de psychotropes, principalement la Prégabaline.
Une logistique qui appelle à une riposte à la hauteur du niveau de la menace qui pèse sur la santé de la jeunesse algérienne.