En plus des tours de vis opérés en matière d’importations depuis 2020 à travers les différentes mesures mises en œuvre, place aujourd’hui au durcissement des conditions pour ce qui est des exportations.
La volonté d’augmenter la part des exportations hors hydrocarbures (HH) ne devrait pas, selon le chef de l’Etat, se répercuter négativement sur le marché national. Autrement dit et comme l’a souligné le président Tebboune lors du dernier Conseil des ministres, il s’agit de ne pas faire de l’exportation une malédiction et une source de pénurie et de déséquilibre du marché national».
La conquête de nouveaux marchés à l’international avec l’ouverture sur l’Afrique, notamment depuis l’entrée en vigueur de la zone de libre échange africaine (Zlecaf) nécessite en aval des études de faisabilité surtout concernant les besoins nationaux. Lesquels sont, faut-il le noter, en hausse avec la croissance démographique, particulièrement dans certaines filières agricoles et industrielles, comme c’est le cas de l’agroalimentaire et des pièces détachées.
Pas d’autres choix pour les opérateurs économiques ayant des ambitions à l’exportation que d’améliorer les niveaux de production de manière à assurer un certain équilibre sur le marché national tout en ayant des parts à l’international en saisissant les mesures décidées par les pouvoirs publics pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures.
Le défi est de taille
Il s’agit donc pour les exportateurs de se donner les moyens pour être à la hauteur des attentes des consommateurs nationaux et de leurs partenaires étrangers. Parallèlement, il s’agit pour les responsables en charge du secteur de mettre le paquet en assainissant davantage le climat des affaires (accès au financement, accès au foncier…) pour permettre l’expansion des entreprises et renforcer l’outil de production d’un côté. Soutenir l’activité d’exportation en levant les entraves d'un autre côté.
Car, le potentiel est bien là et ne cherche qu’à être valorisé. De l’agroalimentaire à la chimie, passant par les cosmétiques, l’équipement électrique, les produits agricoles, les appareils électroniques et électroménagers, les filières à forte production sont nombreuses.
Ce qui leur permet d’arracher des places sur le marché international.
D’ailleurs, selon les résultats obtenus en matière de produits industriels dressés en juin dernier par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, les chiffres sont en hausse. La valeur la plus élevée a été en 2022, avec 6,2 milliards de dollars (+55 %), les produits agricoles et les industries agro-alimentaires ont vu, par ailleurs, leurs exportations passer à 397 millions de dollars (+11%), tandis que les exportations des productions halieutiques ont enregistré leur valeur la plus élevée en 2023, avec 34,36 millions de dollars (+66%). Rappelons que globalement, la part des exportations de biens alimentaires était de 8,5% en 2023, selon le dernier rapport de la Banque d’Algérie (BA) avec une progression de 159 millions de dollars (+59,1%) passant de 269 millions de dollars à fin décembre 2022 à 428 millions de dollars à fin décembre 2023.
Cette cadence sera-t-elle maintenue pour augmenter le niveau des exportations hors hydrocarbures à 15 milliards de dollars, tel qu’annoncé par le président de la République après sa réélection pour un deuxième mandat ? Un chiffre qui représente la moitié de celui prévu par Tayeb Zitouni qui a misé sur 29 milliards de dollars à l’horizon 2030. Mais les orientations ont changé, le cap est désormais mis sur la priorisation des besoins nationaux. Les producteurs sont appelés à la faveur de ces nouvelles données à adapter leurs stratégies.