(Regard sur des écrivains maghrébins sous tutelle, idéologiquement parlant, à la solde/botte de l’ex-puissance coloniale )
Ainsi donc s’expliqueraient, du moins pour la vox populi, les persistants accompagnements ou autres «coups de pouce bienveillants» dont semblent bénéficier ces «plumes/sherpas» au premier degré. Et dès lors, sponsorisées («coachées» et «mentorisées») par l’incontournable lobby/tâcheron israélo-sioniste qui fait régner sa loi dans le monde de l’édition.
Pars ailleurs, connu aussi pour contrôler pratiquement toute la chaîne/filière médiatique de bout en bout.
Et subséquemment, continuant de s’en servir à gogo pour vendre ses «packs d’illusion» prêts à l’emploi ; en direction de tous les niais/sots qui, tête en l’air et yeux fermés, marchent un peu comme des simplets : bouche ouverte et regard humide. Ce qui, en l’espèce, permet aussi à ce même lobby de «placer», absolument comme bon lui semble, ses nombreux pions. Le tout en leur décernant, le cas échéant, l’étiquette voulue : «écrivains», «analystes», «philosophes», «essayistes», «éditorialistes» et autres «intellos/quidams» efflanqués… Dans la lignée ou le gabarit de spécimens (ayant nom de «BHL», Finkielkraut, Glucksmann, Enthoven et consorts affiliés…) écumant, à longueur de temps ; les plateaux des chaines télévisées.
L’hégémonie (politique, sociale, culturelle et économique) de ce lobby israélo-sioniste n’étant plus à démontrer, il est clair qu’il s’en sert en premier lieu pour faire gravir à ses «poussins», sans difficultés aucunes, les échelons de carrières professionnelles ou politiques fulgurantes. Tout en les faisant profiter du même coup des somptueuses largesses d’un système de domination qu’ils ont patiemment mis au point, sur le long terme ; et continuent de l’entretenir de mille et une façons aussi pernicieuses que perverses.
Cependant quand on sait que d’autres écrivains, autrement bien plus talentueux et prolifiques, se voient quant à eux barrer inexorablement le chemin vers une telle promotion saupoudrée/gonflée, l’on ne peut que s’interroger légitimement sur les conditions réelles qui servent à propulser les uns vers les cimes et les autres indéfiniment vers la trappe de l’irrémédiable oubli et des carrières ratées. Et de fait donc, d’autres plumes bien plus percutantes en termes d’énonciation ne sont pas encensées parce que beaucoup moins flexibles, malléables, et surtout moins consentantes à se laisser manipuler, instrumentaliser facilement.
Autrement dit : les uns mis sur orbite comme des étoiles montantes, les autres rendus inaudibles et invariablement dispersés aux quatre vents. La «grande soufflerie» de la francophonie s’empressant alors de porter en écho les voix creuses et sans éclat de ceux qui, maniables/manipulables à souhait, sont de fait utilisés pour servir ses touffus et occultes jeux de pouvoir, défendre ses intérêts pluriels au premier degré.
Le sort réservé aux écrits de R. Garaudy, quasiment rayés de la circulation, illustrant à lui seul l’extrême capacité de nuisance desdites officines agissant en rang serré et compact. Les mesures d’intimidation ou de rétorsion pouvant aller jusqu’au retrait pur et simple d’un prix décerné à un écrivain comme ce fut le cas récemment de la romancière britannique d’origine pakistanaise Kamila Shemsi qui, à la dernière minute, s’est vu refuser le sien par la ville allemande de Dortmund, tout simplement en raison de son soutien apporté à la cause palestinienne.
A l’inverse l’hypocondriaque élément raciste et islamophobe du nom d’Eric Zemmour, qui n’arrête pas de déverser sa haine gluante (envers l’Islam et les musulmans en général), s’est vu quant à lui gratifié d’une émission quotidienne sur la chaine CNews/TV. Ou plutôt une tribune par le biais de laquelle il allait s’employer à diffuser en vrac les flots fétides et malodorants de sa pensée dépravée.
Mais, entre nous, une société qui applaudit à sa manière un chanteur, hurlant et vociférant à tue-tête, peut tout aussi bien récompenser tel autre écrivain fantasque, irascible et sans réelle épaisseur. Parce que décrit en premier lieu comme frondeur, insoumis, dissident.
Prenant plaisir à faire tournoyer - à travers les pages - ses mots à double tranchant comme un gourdin et/ou une massue. Voire parfois aussi, en cas extrême, comme de vraies banderilles de corrida pour harponner ses cibles privilégiées.
La palme de la noirceur revenant sans conteste aux chroniques «daoudiennes» car, de loin, considérées comme malavisées et impropres à la consommation.
Celui qui estime que le «post-colonialisme étouffe» n’en passe par moins par nous asphyxier à son tour par ses chroniques scabreuses, déphasées et défroquées; en venant ponctuer le quotidien par des notes noires décochées pratiquement sur tout ce qui bouge sous nos latitudes. On dirait qu’il semble prendre plaisir à s’attarder sur de supposés défauts référés à nos anciens comme si lui-même personnifiait la perfection aboutie.
Tout en faisant mine de ne point se rendre compte des lignes de fracture causées par une colonisation scélérate; par ailleurs encore visibles dans la trame des sociétés considérées. C’est dire à quel point l’évolution post-Indépendance aura mis au jour bien des servilités et/ou servitudes. Telles celles assumées par nombre de prétentieux sans envergure. Lesquels, dans le même temps et sous le prétexte d’avoir été profondément marqué/imprégné par la culture française, entendent aussi nier fermement toute trace ; évoquant - de près ou de loin - la présence de la langue arabe sous nos latitudes. Or, si la colonisation s’est particulièrement acharnée sur la langue en question, c’était parce qu’elle voyait en cette langue/emblème le cœur battant de la culture arabo-musulmane. Aussi s’était-elle employée à saboter l’environnement distinctif y apparenté ; aux fins de l’asphyxier à petits feux.
En ce sens, il est permis d’avancer qu’il y a bien eu une opération de «nettoyage linguistique» à grande échelle pour pouvoir asseoir, au lieu et place, une langue française jusque-là inconnue au bataillon. Parallèlement, des mesures ultra-protectionnistes étaient adoptées pour assurer à cette dernière un essor inédit et plus que garanti. D’où les avancées majeures mises à son actif et le tournant décisif pris à la faveur des réagencements linguistiques opérés pendant la phase coloniale.
Ainsi en est-il de ce chroniqueur, blasé et volubile au-delà du convenable, qui, manifestement, a tendance à oublier que, pendant les funestes années noires de la colonisation, le chemin de l’école était interdit aux «indigènes».
Et partant feint aussi, puisque ne disant mot sur une occupation coloniale qui a viré à la tragédie et aux drames incommensurables, de ne point remarquer la marque indélébile de l’aliénation portée sur le front de ceux qui ont eu à vivre cette phase douloureuse.
Plus grave encore, moyennant ses écrits tarabiscotés et autres notes noires décochées pratiquement sur tout ce qui bouge sur nos rivages, il en vient à donner la nette impression de vouloir prêter main-forte aux bourreaux d’hier.
C’est pourquoi il est permis de dire que, plus que jamais, le discours glorifiant la colonisation est à considérer comme typiquement «nazi» dans sa substance, sa texture et sa portée. Et par voie de conséquence, met forcément ses promoteurs et/ou adeptes déclarés sur le même piédestal que ce que fut le système honni en question.
Ces écrits livides résonnent comme une ouverture des hostilités en direction de toute une formation sociale et culturelle. Tout simplement parce que n’ayant pas les faveurs dudit tireur au flanc ; aujourd’hui installé sous l’ombre de la Tour Eiffel. Des écrits aux allures de véritables vendettas menées contre une langue arabe qui, par sa seule présence, semble lui donner le tournis et le mettre mal à l’aise. Toujours est-il que ces réactions intempestives et compulsives renseignent davantage sur leur auteur bien plus qu’il ne le croit. Son silence à propos des violences sexuelles défrayant la chronique tant dans le cinéma que dans les églises, en Europe, donne une idée exacte; à propos de celui qui, ne s’en tenant qu’à sa seule version formulée autour de ce qu’il a appelé en ronflant de mièvrerie: la «colognisation», fait semblant d’ignorer la triste réalité des 23 000 femmes victimes, en France, de violences physiques ou sexuelles. Dont seulement 14% d’entre elles parviennent à faire les démarches nécessaires pour déposer plainte auprès des instances habilitées.
Désormais considéré comme en brouille ouverte avec la société algérienne dans son ensemble, et clairement à rebours des orientations (normes, valeurs et codes spécifiques) en vigueur sous nos latitudes, le facétieux chroniqueur/trublion prend le parti de persister dans ses piteuses «démangeaisons verbales». Ainsi, tout en ne cessant d’afficher la même indifférence aux remontrances énoncées à son encontre dans nos contextes, il n’en démord pas d’exhorter la société entière à s’aligner sur ses injonctions non-stop. Allant même jusqu’à se considérer, au bout de sa déraison, comme plus influent que les vrais acteurs politiques présents dans nos contrées.
En guise de conclusion
En terminant ici notre propos, ouvrons tout de même une toute petite parenthèse pour souligner et mettre en relief le «béret politique» indéniablement connoté et/ou référé à la francophonie. Cette dimension spécifiquement analysable comme telle sera d’ailleurs, incidemment, rappelée lors du XIe sommet de la francophonie à Bucarest (en septembre 2006) où l’on a pu voir le chef de l’Etat français de l’époque - alors momentanément coincé au milieu d’une cohue impromptue (car retenu aussi par le fil d’une discussion en aparté avec quelques vieilles connaissances) et craignant visiblement de se laisser distancer par un autre groupe de chefs d’Etat africains sis à l’autre extrémité du carré de pairs qui s’apprêtaient à se diriger vers la sortie - prendre de façon soudaine littéralement le pas de course pour venir carrément se «positionner» en tête dudit peloton.
Avant de pouvoir retrouver enfin un semblant de pas rasséréné et nonchalant, c’est-à-dire apparemment beaucoup plus décontracté, aéré, détendu. Bref, plus apaisé aussi qu’il n’y paraissait juste auparavant, protocolairement parlant. Ne manquait plus alors au décor ambiant, semble-t-il, que l’épais et lourd bâton de pèlerin dans la main pour imprimer la cadence au groupe de suiveurs dont il paraissait évident que le gros de la troupe en question n’aura vu là sûrement que du feu.
Une autre lecture possible de la même séquence filmée mettrait quant à elle, sans nul doute, clairement en évidence l’accent sur l’intentionnalité de «leadership» couvant, de toute évidence, chez la partie assurant et/ou prenant aujourd’hui en charge le sponsoring autant que le «timing» de l’organisation périodique d’un tel regroupement aussi imposant. Il n’est donc pas à écarter non plus qu’en de pareilles circonstances des bouffées à consonance «seigneuriale» ne soient, elles aussi, de la partie en venant imprégner de leur frémissement caractéristique le châtelain et/ou maitre de cérémonie de l’heure…
Dans la foulée, cette déclaration de François Hollande, faite lors d’un point de presse au musée copte du Caire le 18 avril 2016, clarifiera mieux les attendus y rattachés : «La francophonie n’est pas un cadeau simplement de ceux qui parlent français. La francophonie c’est un combat, un combat pour des valeurs, un combat pour la culture, un combat pour la diversité. Nous voulons donc ici, à l’occasion de cette visite d’Etat, promouvoir la francophonie».
Alors, en fin de compte, la francophonie dénuée et délestée de tout ruban/panache politique; ou, à tout le moins, de tout évent-battant idéologique connexe et/ou dérivé de son gabarit d’incubateur politique, vraiment ? Allons donc !
Nombreux sont en tout cas ceux qui, ici ou là, croient y déceler aujourd’hui comme un lancinant, persistant et tenace air de «Françafrique» qui affleure, suinte, court et virevolte entre ses nervures juxtaposées et/ou superposées. Mais en l’espèce, peut-on raisonnablement ne pas prêter aussi à cette dernière, toujours en mal d’espace vital et d’ingérence tous azimuts, un soupçon entendu de magouille manœuvrière avérée.
Et, pourquoi pas aussi : un zeste de non moins subversive visée contorsionnée quand l’on sait par ailleurs les rapports particulièrement tumultueux, tendus même, que cette dernière n’avait jamais manqué de tisser ici ou là ; dans le seul but de pouvoir repousser et refouler, toujours vers les marges, cette inégalable langue/étendard que semble personnifier et/ou représenter à ses yeux la bien nommée langue arabe. laquelle, à l’évidence, reste sciemment ostracisée et discriminée par tous ceux qu’elle semble indisposer par sa seule présence physique, et de ce fait ne supportent donc pas de la voir même en peinture, comme le prouve leur refus net d’incorporer celle-ci ni même de lui reconnaître une place légitime sous le soleil. Cela dit, il faut bien se rappeler aussi le vieil adage connu selon lequel «tout ce qui brille n’est pas forcément or».
«On reconnaît les gens à ce qu’ils disent et à ce qu’ils pensent !», dixit un vieillard éthiopien…
Par Mahmoud Ariba , Enseignant/retraité Faculté des Sciences Sociales. Université ORAN2
NOTES:
- « La francophonie ressemble trop à feu l’Empire dans ses différentes acceptions, de Napoléon aux colonies, pour être tout à fait franche du collier. J’ai gardé le souvenir cuisant d’une vieille émission de TV hexagonale consacrée au français dans le monde. On y avait invité deux jeunes étrangères primées dans je ne sais quel concours franco-franchouillard pour leur maîtrise de la langue de Molière. Elles étaient flattées, appliquées et brillantes. Pour les recevoir, on avait aligné trois intellectuels parisiens de la plus belle eau – ils se ressemblent trop pour que je me rappelle leurs noms. Ces messieurs avaient passé la soirée à se payer soigneusement la tête des lauréates, qu’ils croyaient trop gourdes pour saisir le mépris imbibant leurs astuces vaseuses. J’avais trouvé que c’était un bon décryptage de la francophonie ». Cf. Le Temps.ch, 22 oct. 2010.
-« Si la France n’a plus de pré carré en Afrique, où elle est chaque jour de plus en plus indésirable, elle doit s’en prendre à son groupe de médias, France médias monde, qui sème la haine et incite au chaos. Les Africains qui aspirent à des lendemains meilleurs, ne veulent plus d’un autre média qui serait le prolongement de la politique du Quai d’Orsay, comme l’a été à une triste époque la radio des mille collines au Rwanda, car c’est le modèle qui inspire les marionnettistes néocoloniaux de France 24, qui vise une seule région du pays et dont l’un de ces marionnettistes occupe la haute fonction d’ambassadeur français et délégué interministériel à la Méditerranée et dont une proche parente est une des «spécialistes» du dénigrement systématique de l’Algérie. » Cf. APS 29/07/2023.
- Cf. 20 Minute.fr, 08/12/2017.
Un ancien élève devenu professeur d’histoire-géo, en ayant appris cela, déclare : «J’ai honte. C’est mon collège. François Rabelais à l’Escarène, dans l’arrière-pays niçois. Quelle honte !»
- Interrogé et pressé de répondre à la question «si Les jurés des grands prix raffolent-ils du goût du sang? «Pas du tout, répondit tout de go Pierre Assouline, selon lequel une telle tendance ne fait que refléter un moment donné de la rentrée littéraire». Mais il n’en reconnaît pas moins que «le dernier carré du Goncourt offrait tout un panel de thématiques sordides : «Nous avions le choix entre un infanticide (Leïla Slimani), un génocide (Gaël Faye), un suicide (Catherine Cusset) et du cannibalisme (Régis Jauffret).» Tribune de Genève, 03/11/2016
Profitant du filon ouvert, un journal comme le Nouvel Observateur s’arrangera pour lui consacrer un article avec pour titre racoleur «Les femmes, le sexe et l’Islam». Une façon, comme un autre, faite pour ratisser large dans un lectorat en berne et se réduisant comme peau de chagrin…
- «Ces suppôts du sionisme mondial sont de grosses pointures de l’édition germanopratine, à l’image de Pierre Assouline, Juif sépharade du Maroc, journaliste littéraire et écrivain, chef de file du lobby sioniste dans la littérature française, ou des plumes avisées des médias parisiens qui vont lui faire la courte échelle à la sortie, en 2008, du ‘‘Village de l’Allemand’’.» (Cf. Liberté, 22/01/2018).
-Cf. L’Amour, la fantasia (Le Livre de Poche), 2001.
- Cf. Le Magazine Littéraire, 8 mars 2019.