Outre sa croissance continue, la population algérienne subit une transformation rapide en termes de structure par âge. Il faut savoir que pendant les années 1970 et 1980, la natalité était de 7 enfants/femme, en 2000, elle a chuté à 2 enfants/femme pour se stabiliser en 2017 à 3 enfants/femme.
Le vieillissement de la population algérienne aura des incidences sur le plan social et économique. C’est du moins ce qui ressort d’une étude intitulée «Vieillissement de la population en Algérie : pourquoi commencer à s’en soucier ?», effectuée par deux chercheurs, Farid Flici, du Centre de recherche en économie appliquées pour développement (Cread), et Ali Kouaouci, du département de démographie, université de Montréal. Outre sa croissance continue, la population algérienne subit une transformation rapide en termes de structure par âge.
Il faut savoir que pendant les années 1970 et 1980, la natalité était de 7 enfants/femme, en 2000, elle a chuté à 2 enfants/femme pour se stabiliser en 2017 à 3 enfants/femme.
Les chercheurs reviennent sur les principaux indicateurs : le rapport entre la population en âge de travailler et celle à l’âge de la retraite était à 6,7 en 1966. Il est resté stable autour de 8,75 à partir de 1987 à 2008. En 2021, ce ratio est passé en dessous de 6 pour la première fois de l’histoire de l’Algérie depuis son indépendance et elle poursuivra sa baisse substantielle à l’avenir pour atteindre, selon les projections, une valeur de 2,7 en 2051.
On peut imaginer l’impact que cela peut avoir sur l’équilibre des systèmes de retraite et sur le marché du travail.
«Les décideurs politiques doivent prévoir ces changements à venir et concevoir quelques réformes de la société et les politiques économiques pour faire face à ces changements démographiques», est-il écrit.
Un des paramètres fondamentaux à prendre en considération lors des choix économiques, politiques et sociaux est le nombre et la structure par âge de la population ainsi que leur évolution future.
En effet, la population en âge de travailler est la source de la main-d’œuvre nécessaire dans le processus de production. Elle est aussi le premier client des biens et services produits. De plus, les besoins d’une population dépendent fortement de la structure par âge : les enfants, les jeunes, les adultes et les personnes âgées n’ont pas les mêmes besoins.
«Selon les plans à long terme du gouvernement, la politique de la population doit être établie en fonction de la conjoncture économique et politique. Si nous nous attendons à ce que notre économie reste étroitement dépendante des revenus des hydrocarbures, la meilleure stratégie à adopter sera de ralentir la croissance démographique, mais de prendre en charge les dépenses des personnes âgées, y compris les soins de santé», est-il mentionné. Cependant poursuit le document, «si nous nous attendons à passer à une économie compétitive, nous devrons faire en sorte d’avoir une main-d’œuvre qualifiée».
Impacts sur les systèmes de retraite et le marché du travail
Il est possible de ralentir la croissance démographique grâce au maintien de la fécondité à un taux légèrement supérieur à 2,1 enfants par femme. Des taux de fécondité plus faibles se traduiront par une diminution de la population, accompagnée d’une accélération du vieillissement.
Dans la plupart des cas, de telles actions sont irréversibles. Il ne sera pas possible de faire marche arrière et d’augmenter à nouveau la fertilité; les cas de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie sont édifiants à ce sujet.
Conséquence : les programmes de protection sociale en faveur des personnes âgées doivent être considérablement étendus. Il sera plus difficile à l’avenir d’opter pour une solution efficace sur le plan de la relance économique, sauf si nous nous appuyons sur la main-d’œuvre immigrée.
La deuxième option «consiste à encourager les taux de fécondité (au moins à 3,5 enfants par femme). Cela peut être atteint par la sensibilisation et les campagnes, agissant sur les facteurs affectant la fertilité. Une telle politique nécessitera d’améliorer et d’étendre les services de santé reproductive et les services sociaux». Cela comprend, entre autres, l’accès aux soins et à l’éducation parmi d’autres services.
Cette politique se traduira par la croissance de la population qui nécessite des investissements publics dans les infrastructures et le budget public pourra être à découvert, si cette croissance démographique «n’est pas exploitée à des fins économiques».
Entre ces deux plans possibles, de nombreux combinés peuvent être conçus, proposent les chercheurs.
«La chose importante est d’assurer l’adéquation à long terme entre le plan économique et les politiques démographiques. Etant donné le stade actuel des changements démographiques, la nécessité d’une planification à long terme est requise plus que jamais», concluent-ils.