Les interventions des brigades de répression des fraudes relevant des directions du commerce se sont multipliées ces dernières semaines et connaîtront, sans doute, une montée en cadence à l’approche et au cours de la saison estivale.
Les bilans de ces opérations ont un impact particulier sur l’opinion publique, qui suit avec beaucoup d’intérêt le déroulement de ces contrôles offrant des instantanés sur les conditions de fabrication et de conservation des produits alimentaires.
Les consommateurs découvrent, en fait, ce qui est rarement, sinon jamais porté à leur connaissance, alors que l’enjeu n’est rien d’autre que leur propre santé.
Les scènes filmées et diffusées sont proprement effarantes. Derrière les étals promettant l’abondance et l’accueil avenant des clients, en plus de l’emballage conçu avec soin et imagination, il y a de nombreuses étapes qui méritent une attention et un contrôle accrus. Si elles rassurent quant à la vigilance des services de l’administration, ces sorties sur le terrain suscitent également une vraie inquiétude sur l’ampleur du phénomène de fraude sévissant dans diverses activités, notamment dans l’agroalimentaire.
L’on a vu récemment que c’est dans un terrain vague, dans des locaux vraisemblablement sans raccordement à l’eau potable ni à aucun autre réseau, que le lait en sachet est «transformé» en utilisant du matériel de rebut pour être vendu comme produit dérivé sous une étiquette rappelant celles des grandes marques du secteur. L’affaire est transmise à la justice mais le dossier n’est pas clos. Face à ces images répulsives, le citoyen et le consommateur se braquent réellement. Les champs d’apparence agricoles entourant ces ateliers frauduleux ne sont-ils pas également irrigués avec des eaux usées ?
Avec l’arrivée des fruits de l’été sur les marchés, notamment informels, en raison des prix accessibles, la même controverse envahit les réseaux sociaux. La consommation de certains produits agricoles riches en eau causerait des troubles digestifs, selon des témoignages. Ces alertes sont parfois confirmées lors des inspections opérées par l’administration communale ou de wilaya et les corps de sécurité. Les services de contrôle et de répression des fraudes sont appelés à se renforcer en moyens humains et matériels, vu qu’ils sont attendus sur de nombreux fronts.
Sans incidence sur la santé du consommateur mais d’un grand impact sur son pouvoir d’achat, la question des prix a également son importance. Le chantier est extrêmement complexe et la promesse d’examiner la «structure des prix» établie par les premiers responsables du secteur est en attente d’une mise en pratique effective.
L’eau minérale, le produit le plus demandé en été, a connu ces dernières années des fluctuations de prix injustifiables. Entre la rupture de stock et le prix augmenté sans préavis, l’eau est vendue de façon aléatoire et le consommateur s’en empare sans demander son reste. Les gérants des commerces deviennent ainsi rois et les agents de contrôle des prix sont à mille lieues de ces endroits recevant un flux incessant de clients.
Le déploiement des services de régulation peut d’ores et déjà être engagé, sans attendre les périodes de forte tension. Le renforcement des équipes sera, sans doute, accompagné d’un encadrement à même de déterminer les missions auxquelles elles sont affectées. Il importe, du reste, de réfréner la tendance actuelle à participer à la promotion des importations – celles des viandes et autres produits – alors que l’intitulé du département proclame la volonté d’encourager les exportations.