Les greffiers en colère

03/01/2022 mis à jour: 00:18
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Les greffiers exerçant au niveau des tribunaux et des cours de justice ont déclenché, hier, un mouvement de grève ouverte pour exprimer toute l’étendue de leur colère face à ce qu’ils considèrent comme un véritable mépris pour leur fonction, mais aussi pour dénoncer leur situation socioprofessionnelle qui n’a pas évolué depuis plusieurs années. Un mouvement qui a causé une paralysie dans toutes les institutions judiciaires.

«Nous voulons être mieux considérés et travailler dans des conditions respectables pour préserver notre dignité ; nous exerçons dans des conditions pénibles et nous accomplissons toutes les tâches, nous prêtons serment, nous avons notre cachet et nous signons sur des dossiers, mais nous sommes toujours mal considérés», ont déploré des greffiers en grève rencontrés au siège de la cour de Constantine.

Assurant quand même le service minimum, des greffiers nous ont montré leurs fiches de paie qu’ils considèrent comme indignes de tous leurs sacrifices. «Après 30 ans de service, un greffier touche entre 27 000 et 30 000 DA, est-ce normal dans les conditions actuelles et la baisse du pouvoir d’achat, nous avons des charges de travail énormes, nous n’avons pas une prime de transport ; nous avons travaillé durant la pandémie, mais nous n’avons touché aucune prime ; tout ce qui se décide dans le secteur de la justice se fait sans nous et nous n’avons jamais bénéficié d’aucune amélioration», déplorent nos interlocuteurs.

Ces derniers regrettent que tout ce qui se fait dans le secteur de la justice bénéficie uniquement aux magistrats, parce qu’il n’y a aucune partie qui défend leurs droits ni au sein du ministère de la Justice ni ailleurs, alors qu’ils se considèrent comme étant la cheville ouvrière de ce secteur, mais ils sont toujours marginalisés.

«Cette situation dure depuis des années et à chaque fois qu’on mène une grève, on nous dépêche une commission pour nous demander quelles sont nos revendications ; on s’étonne que nos responsables ne soient pas au courant de notre situation qui se dégrade d’année en année», ont-ils conclu, rappelant «qu’il y a 6000 magistrats et 30 000 employés de la justice à l’échelle nationale, mais on ne parle que des magistrats et non des employés». Ils ont noté que depuis 2008, il n’y a eu aucun recrutement. Avec les départs à la retraite, les charges de travail ne font qu’augmenter, sans qu’il n’y ait aucune contrepartie. 

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