Les frappes israéliennes ont fait 106 morts en 24 heures : Raids assassins et 3000 camions d’aide empêchés d’entrer à Ghaza

21/05/2024 mis à jour: 00:11
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Photo : D. R.

Alors que 830 000 Palestiniens ont fui Rafah en deux semaines, selon l’UNRWA, l’armée israélienne maintient la fermeture du poste frontalier de Rafah et celui de Karam Abu Salem, et ce, pour le quatorzième jour consécutif. Ce blocus aggrave la situation humanitaire à Ghaza. «Les forces d’occupation ont empêché l’entrée de plus de 3000 camions chargés d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza et le déplacement d’environ 700 malades et de blessés pour se faire soigner hors de l’enclave assiégée», alerte l’agence Wafa.

Au 227e jour de la guerre contre Ghaza, les forces d’occupation sionistes ont mené plusieurs attaques hier dans la bande de Ghaza, faisant des dizaines de morts et de blessés, rapporte l’agence Wafa. Des raids ont été déclenchés dans différents secteurs du territoire enclavé. «L’artillerie de l’occupant positionnée sur l’axe Netzarim, au sud de la ville de Ghaza, a pilonné les zones Est de la ville, à Haï Zaytoun», tandis que «des avions de combat ont exécuté une série de raids sur le même secteur», nous apprend l’agence d’information palestinienne.

Dans le quartier de Cheikh Radwan, toujours à Ghaza-ville, au nord, précisément dans le secteur dit Abou Skander, trois civils ont été tués hier dans le bombardement d’une maison appartenant à la famille Attar, indique la même source. Trois autres Palestiniens ont trouvé la mort la veille dans un raid qui a ciblé le périmètre de la mosquée Cheikh Zakaria, à Haï Daraj, au centre de la ville de Ghaza.

Des frappes ont ciblé par ailleurs le quartier de Sabra, dans la capitale de l’enclave. Au nord de la bande de Ghaza, six personnes ont été tuées dans une attaque contre une habitation de la famille Labad à Beït Lahia. Les forces d’occupation poursuivent en outre leur campagne militaire dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Ce dernier a été pris d’assaut par des hélicoptères Apache de l’armée israélienne, selon Wafa.

«810 000 Palestiniens ont fui Rafah»

Au centre du territoire dévasté, l’aviation sioniste a bombardé hier le secteur d’Abradj Al Qastal, à l’est de Deir Al Balah, et a visé une habitation à l’est d’Al Bureij. Au sud de la bande de Ghaza, des frappes se sont abattues sur un appartement occupé par la famille Khafadja, à Tell Al Soltane, à l’ouest de la ville de Rafah. Ce raid a entraîné la mort brutale d’une famille de trois membres, dont une petite fille âgée de 15 mois, précise l’agence Wafa.

Pendant ce temps, la marine de guerre israélienne a lancé des tirs vers la zone côtière de Rafah. L’artillerie sioniste a également pilonné la localité d’Al Qarara, au nord de Khan Younès.  Selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Ghaza, la guerre menée depuis plus de sept mois contre le peuple palestinien a fait 35 562 morts et 79 652 blessés jusqu’à hier.

La même source précise qu’une dizaine de massacres ont été commis en 24 heures entre dimanche et lundi, faisant 106 morts et 176 blessés. A noter également que 810 000 Palestiniens ont fui Rafah en deux semaines, soit depuis l’ordre d’évacuation donné par l’armée israélienne le 6 mai dernier marquant le début de l’offensive tant redoutée sur Rafah.

C’est ce qu’a affirmé l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens dans un post diffusé hier sur le réseau X. «L’exode continue à Ghaza. A l’UNRWA, on estime que plus de 810 000 personnes ont fui Rafah au cours des deux dernières semaines. Chaque fois que des familles sont déplacées, leur vie est sérieusement menacée. Les gens sont obligés de tout abandonner derrière eux pour se mettre en sécurité. Mais il n’y a pas de zone de sécurité», s’alarme l’UNRWA.

Les déplacés se sont réfugiés massivement à Khan Younès, «mais il n’y a absolument aucun endroit sûr dans la bande de Ghaza», insiste Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA

3000 camions d’aide empêchés d’entrer à Ghaza

«Depuis le 6 mai, les forces d’occupation ont lancé une attaque terrestre à l’est de la ville de Rafah, tandis que le lendemain, elles ont occupé le côté palestinien du passage terrestre de Rafah, stoppant le flux d’aide et empêchant les malades et les blessés de quitter la bande de Ghaza afin de recevoir un traitement à l’étranger», constate l’agence Wafa.

Et d’ajouter : «Il y avait environ 1,4 million de personnes déplacées à Rafah, qui avaient déjà été déplacées de force par l’occupation israélienne, affirmant que la ville était ‘‘sûre’’ avant de lancer une attaque terrestre et des frappes aériennes intenses qui ont fait des centaines de martyrs et de blessés.» L’armée israélienne continue de fermer le poste-frontière de Rafah et celui de Karam Abu Salem, pour le quatorzième jour consécutif.

Ce blocus aggrave considérablement la situation humanitaire à Ghaza. De fait, durant ces deux semaines de blocage, «les forces d’occupation ont empêché l’entrée de plus de 3000 camions chargés d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza et le déplacement d’environ 700 malades et blessés pour se faire soigner hors de la bande de Ghaza assiégée», affirme l’agence Wafa.

Le Programme alimentaire mondial a appelé à un accès «sûr et durable» de l’aide humanitaire. «Mais les ordres d’évacuation israéliens l’en empêchent», déplore le PAM. De son côté, l’OMS a alerté sur la grave pénurie de médicaments dont pâtit la population de Ghaza du fait de la condamnation du point de passage de Rafah : «Les approvisionnements en médicaments essentiels et en carburant sont très faibles dans la bande de Ghaza, et les déplacements sont limités en raison des restrictions de sécurité» s’inquiète l’Organisation mondiale de la santé.

 

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