Les femmes sont plus susceptibles de souffrir ou de mourir prématurément à cause de certaines maladies cardiaques et cérébrales, qui sont pourtant mal diagnostiquées encore aujourd’hui, a révélé un nouveau rapport mercredi.
«Nous ne savons tout simplement pas comment traiter les formes de maladies du cœur qui sont plus fréquentes chez les femmes», a déclaré le Dr Husam Abdel-Qadir, titulaire de la chaire sur la santé cardiaque et cérébrale des femmes du Women’s College Hospital de Toronto. En 2019, les maladies du cœur et l’AVC auraient fauché la vie de 32 271 femmes au pays, ce qui équivaut à une femme toutes les 16 minutes, a indiqué l’organisme Cœur + AVC, qui lutte contre les maladies du cœur et l’AVC. Ce dernier a publié mercredi un rapport, qui révèle que les femmes présenteraient un risque plus grand de maladies cardiaques, qui serait également accru par divers facteurs «qui se croisent et se chevauchent», comme la race, l’origine ethnique, le statut socio-économique, l’orientation sexuelle, la situation géographique, la masse corporelle et les capacités. Les femmes seraient ainsi deux fois plus susceptibles que les hommes de souffrir de certains types de maladies du cœur, comme l’infarctus du myocarde avec artères coronaires non obstruées.
«Les femmes qui subissent un AVC sont plus susceptibles que les hommes d’en mourir; lorsqu’elles y survivent, leurs séquelles sont plus graves», a précisé l’organisme par communiqué.
Car non seulement les femmes auraient généralement tendance à faire passer les besoins des autres devant les leurs, mais leurs revenus moyens plus faibles que celui des hommes affecteraient ainsi leur accès aux soins de santé, à l’éducation, à un logement adéquat, à une alimentation saine et à une garderie.
«Le stress lié au fait de vivre sous le seuil de pauvreté, ou tout près de celui-ci, a une incidence énorme sur la santé des femmes», a expliqué la Dre Inderveer Mahal, médecin de famille travaillant auprès de femmes dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver.
L’origine ethnique influencerait aussi les prédispositions génétiques à certaines maladies, tandis que la barrière linguistique et culturelle présenterait des «obstacles importants» dans l’obtention de soins. Même son de cloche chez les personnes vivant dans des régions plus éloignées, qui ont un accès limité aux soins d’urgence et aux dépistages. Le «stress des minorités», vécu notamment chez les communautés 2SLGBTQ+, impacterait aussi grandement la santé cardiovasculaire.
«En améliorant le dépistage, l’éducation et le suivi pendant et après la grossesse, nous pourrions aider de nombreuses femmes à réduire leur risque futur de maladies du cœur», a affirmé Padma Kaul, chercheuse de l’université de l’Alberta subventionnée par Cœur + AVC.