Les délits en ligne se multiplient : Des arnaques de plus en plus sophistiquées

25/09/2024 mis à jour: 06:06
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Dans un monde de plus en plus connecté, la criminalité évolue et se perfectionne à une vitesse alarmante, notamment sur internet. Les avancées technologiques, si elles facilitent la vie quotidienne et professionnelle, sont également exploitées par des individus malveillants pour commettre divers délits en ligne. 

Fraudes, cyberattaques, usurpation d’identité, escroqueries financières et même des crimes plus graves, tels que le cyberharcèlement ou la cyberextorsion, se multiplient. La criminalité moderne ne se limite plus au monde physique. Elle s’adapte, se perfectionne et prolifère dans le cyberespace, créant de nouveaux défis pour les autorités et pour chaque internaute, qui doit désormais être à la fois utilisateur et gardien de sa sécurité en ligne. Les technologies de l’information, de la communication et la démocratisation de l’internet ont été de nature à bouleverser totalement les relations sociales et à développer l’insécurité en ligne. 
Dans ce contexte, le commandement de la Gendarmerie nationale et la Direction générale de la Sûreté nationale ont enregistré «une augmentation des cas de fraude et de cyberfraude, qui ont touché les titulaires de la carte Edahabia d’Algérie Poste».

 Il existe de nombreux moyens et méthodes pour attirer les victimes, notamment en ce qui concerne les dossiers de visa et les postes de travail attractifs, qui sont généralement présentés comme étant des offres d’entreprises étrangères. On ne compte plus également le nombre de personnes qui se sont fait arnaquer en faisant leur «shopping» sur les réseaux sociaux. 

Algérie Poste a lancé hier une campagne de sensibilisation sur l’utilisation sécurisée de la carte Edahabia ainsi que l’application BaridiMob au niveau national, s’étalant jusqu’à demain, jeudi 26 septembre 2024. Une campagne, sous le slogan «En toute sécurité, votre sécurité est notre priorité», marquée par une conférence de presse tenue hier au siège d’Algérie Poste, animée par les cadres de l’entreprise postale, notamment des experts en informatique, monétique, services financiers postaux, sécurité réseau et qualité. L’objectif de cette conférence était d’attirer l’attention des citoyens utilisant la carte Edahabia et l’application BaridiMob sur l’importance de la vigilance lorsqu’ils effectuent des transactions financières ou consultent leurs comptes CCP en ligne.
 

Le titulaire de la carte, le maillon faible 

Algérie Poste a mis en garde contre la prolifération d’applications malveillantes usurpant son identité et son logo sur internet et les réseaux sociaux dans le but de collecter illégalement des données personnelles, notamment celles relatives aux comptes courants postaux et à l’utilisation de la carte Edahabia via BaridiMob. Ces actes illégaux constituent des infractions aux lois en vigueur, et Algérie Poste «se réserve le droit de poursuivre leurs auteurs en justice». 

Côté statistiques, il faut savoir que 13,7 millions de citoyens sont actuellement détenteurs de la carte de paiement électronique Edahabia et 4,5 millions d’abonnés pour l’application BaridiMob. La Gendarmerie nationale a enregistré, au cours du 1er trimestre 2024, 202 affaires liées à la lutte contre la cybercriminalité, selon le capitaine Attafi Mohamed-Amine. Il a expliqué que le service central de lutte contre la cybercriminalité à la direction générale de la Gendarmerie nationale avait enregistré plus de 375 affaires en 2023. Il constate que le titulaire de la carte lui-même est «le maillon le plus faible», en particulier celui qui fournit des informations et des données sur la carte Edahabia à des étrangers, ce qui permet de transférer son argent à plus d’un intermédiaire via des comptes postaux pour tenter d’échapper au contrôle et à la traçabilité du transfert, ou du paiement à distance. 

L’objectif des escrocs peut être de se procurer des marchandises, des prestations ou de l’argent liquide. Selon lui, l’arnaque se fait généralement en demandant une photo de la carte et des autres informations alors qu’elle est personnelle et ne doit pas être partagée même avec des proches, encore moins avec des étrangers. Il a mis en garde : «Quiconque demande des informations sur la carte est un cyberescroc, car à l’origine, elle n’est demandée dans aucun dossier.» 

Amine Belkhiri, commissaire de police au service de cybercriminalité à la DGSN, abonde dans le même sens, précisant que les arnaques en ligne représentent environ 22% des fraudes enregistrées. Sur 5130 affaires, 1130 concernent des arnaques en ligne Carte Edahabia, avec un taux de résolution supérieur à 90%. Cela signifie que les autorités ont pu identifier les escrocs et les traduire en justice. 


En général, les arnaques se concentrent sur des offres d’emploi séduisantes et des ventes de produits électroniques à des prix dérisoires. Les montants impliqués varient de 10 000 à 100 000 DA, tandis que certaines affaires atteignent jusqu’à 300 millions de centimes. 

Ce n’est pas la première fois que l’établissement public Algérie Poste met en garde ses clients contre la divulgation de leurs informations personnelles, notamment celles relatives à la carte Edahabia. 

De ce fait, il est primordial de veiller à conserver soigneusement le numéro de sa carte, le code CVV (inscrit sur le dos de la carte), la date d’expiration et le mot de passe. 

Mais aussi, ne pas divulguer le code OTP reçu par SMS. L’entreprise a mis en garde contre des individus malintentionnés qui usurpent l’identité d’Algérie Poste en diffusant des liens frauduleux. Ces liens incitent les utilisateurs à participer à des jeux et concours fictifs, leur promettant des cadeaux de grande valeur. 

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