A quelques jours de la tenue du très attendu sommet des BRICS, prévu du 22 au 24 août en Afrique du Sud, le monde assiste à une ruée vers cette alliance de puissances émergentes.
Un nombre impressionnant de pays veulent rejoindre les BRICS. A cela s’ajoute une autre ruée vers l’or. Le débat s’emballe actuellement autour de la «dédollarisation» qui refait surface. La Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud œuvrent à l’unisson pour la création d’une nouvelle monnaie de réserve pour asseoir une multipolarité du système monétaire international.
L’appel à la «dédollarisation» semble ainsi avoir le vent en poupe. Parmi les signes avant-coureurs, les pays émergents achètent massivement de d’or, le métal précieux qui fait désormais figure de monnaie alternative, permettant notamment de laisser entrevoir les prémices de dédollarisation.
Les enjeux de l’or sont planétaires. Sur le plan géopolitique, l’or constitue une assurance contre des risques tels que les affrontements économiques entre les grandes puissances. Le prix du métal aurifère est scruté de partout à travers le monde. Les cours sont actuellement dopés par divers facteurs macroéconomiques. Les incertitudes politiques, les scandales bancaires internationaux, l’inflation élevée... sont autant de facteurs qui interagissent pour influer sur les cours. La Chine reste un acheteur d’or de premier plan.
Depuis plusieurs années, ce grand pays augmente ses réserves en or. Depuis la crise financière de 2008, l’Empire du Milieu a cherché à se dédollariser en achetant massivement de l’or pour contrer la suprématie du dollar. Les réserves d'or de la Chine ont augmenté à 67,27 millions d'onces fin mai, contre 66,76 millions d'onces fin avril dernier, selon les récentes données de l'Administration chinoise des changes qui précise que les réserves de change de ce pays se sont élevées à plus de 3000 milliards de dollars fin mai dernier. La Banque centrale chinoise incite les particuliers à acheter de l’or. La Chine n'est pas le seul État à doper la demande de métal aurifère. Le Conseil mondial de l'or a déjà fait état d'une augmentation accrue des achats tout au long de l'année dernière. Et cette tendance continue cette année.
La hausse des achats d’or illustre les grandes manœuvres pour détrôner le dollar et le déloger de la première place qu’il occupe depuis la fin de la Première guerre mondiale. Les investisseurs cherchent des placements sécurisants pour échapper à l’inflation et aux incertitudes géopolitiques.
Les investisseurs cherchent à placer leur argent dans des valeurs refuges. Selon les experts, sur le long terme, le précieux métal jaune protège en effet de la dépréciation monétaire. Sur le marché international, les économistes prévoient un prix de plus en plus élevé de l’or. Le métal précieux suit le rythme des prix à la consommation. La faiblesse de l’offre de l’or est le principal facteur de hausse des prix et l’or gagne de la valeur. Même si à court terme, il n’offre que peu de protection contre une hausse brutale des prix, l’or conserve largement son pouvoir d’achat sur le long terme.
À moyen ou long terme, les économistes prévoient un prix de l’or de plus en plus élevé. Cette stratégie des grandes puissances autour de l’or n’est pas anodine. La Chine et la Russie veulent affaiblir l’hégémonie américaine et celle du dollar. Sur fond d’une inexorable ascension de la Chine vers la suprématie mondiale, l’on assiste à un grand chambardement géostratégique du monde.