Les autorités palestiniennes publient les noms de plus de 34 000 martyrs : Le «mémorial» de papier des massacrés de Ghaza

18/09/2024 mis à jour: 03:10
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L'armée d'occupation israélienne commet quotidiennement des massacres à Ghaza - Photo : D. R.

Dans un rapport de 649 pages, le ministère de la Santé de Ghaza a publié une liste des victimes de l’atroce campagne militaire israélienne arrêtée au 31 août 2024, avec leurs noms, leurs âges et les références de leurs pièces d’identité. La liste comprend plus de 34 000 noms, dont 710 nourrissons qui ont moins d’un an.

Le ministère de la Santé de Ghaza a publié,  lundi, un rapport de 649 pages contenant les noms de plus de 34 000 victimes de la guerre dévastatrice menée par Israël contre la population de l’enclave assiégée. La liste couvre la période allant du 7 octobre 2023 au 31 août 2024 et donne le nom, l’âge ainsi qu’une copie de la pièce d’identité des victimes.

«La liste comprend les noms de 34 344 Palestiniens tombés en martyrs durant la guerre en cours dans la bande de Ghaza, dont 11 983 victimes de moins de 18 ans», précise Al Jazeera. Parmi les enfants fauchés par la machine de guerre israélienne, figurent 710 nourrissons «dont l'âge ne dépassait pas un an». «Le ministère a également recensé les noms de 2734 Palestiniens âgés de plus de 60 ans», note le média qatari.

De son côté, le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza a fait savoir lundi, à travers un communiqué, que le nombre total des victimes de la guerre contre Ghaza s’élevait jusqu’à la mi-septembre à «51 206 Palestiniens entre martyrs et personnes portées disparues».

La même instance ajoute que parmi ce chiffre il a été dénombré 16 795 enfants et adolescents, et 11 378 femmes. Le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza a documenté en outre les décès causés par la famine. D’après lui, 36 Palestiniens sont morts, victimes de malnutrition aiguë. Quant au nombre de blessés, il s’élève à environ 95 337, d’après la même source.

Frappes intensives sur Ghaza-ville

Et la liste des victimes ne fait que s’allonger. Hier, l’armée israélienne a mené de nouveaux raids dans différents secteurs de la bande de Ghaza qui ont fait de nombreux morts et blessés. Selon l’agence Wafa qui cite des sources médicales, quatre personnes ont été tuées dont une petite fille suite au bombardement d'hier matin d’une zone d’habitation au camp d’Al Bureidj, au centre de la bande de Ghaza.

«Plusieurs corps sont ensevelis sous les décombres», signale l’agence Wafa. Au centre de la bande de Ghaza toujours, deux civils ont péri lors d’un raid sur la région de Berka, à Deir Al Balah. A Khan Younès, dans le secteur de Qaizan Rashwan, un homme qui circulait à vélo a été foudroyé par un tir israélien.

Par ailleurs, plusieurs positions ont été pilonnées par l’artillerie à Tal Al Hawa et Sabra, dans la ville de Ghaza, ainsi que dans le camp de Jabaliya, au nord. La veille, une frappe de l’aviation israélienne à Ghaza-ville a fait trois morts, dont un enfant, selon l’agence d’information palestinienne. L’attaque a eu lieu durant la nuit de lundi à mardi dans le quartier de Sabra, au sud de la ville de Ghaza.

Des raids intensifs ont ciblé, au demeurant, divers quartiers de la capitale de l’enclave, faisant un nombre indéterminé de victimes. «Un homme est tombé en martyr et plusieurs personnes ont été blessées suite à un raid de l’aviation israélienne qui a ciblé une maison de la famille Al Shoubaki dans la rue Al Sahaba, au quartier Al Daraj, à l'est de la ville de Ghaza», détaille Wafa. 

«C'est inimaginable, le niveau de souffrance à Ghaza»

Alors que la détresse des Palestiniens ne fait que s’accentuer après plus de 11 mois d’une campagne de représailles acharnée, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé une nouvelle fois les abominables souffrances infligées au peuple palestinien.

«C'est inimaginable, le niveau de souffrance à Ghaza, le niveau de mort et de destruction» a-t-il déploré dans une déclaration à la presse. «Rien ne justifie les crimes de punition collective commis par les autorités d'occupation contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza» a-t-il martelé. Le chef de l’ONU a parlé également de «violations à grande échelle» du droit international avant d’appeler de nouveau à «un cessez-le-feu immédiat» à Ghaza.

Deux autres responsables onusiens ont insisté également sur l’urgence d’une trêve. La coordonnatrice principale des Nations unies pour les affaires humanitaires et la reconstruction à Ghaza, Sikhrid Kach, et le directeur exécutif du Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets, Jorge Moreira da Silva, ont appelé conjointement à un cessez-le-feu lors d'une session qui s’est tenue avant-hier devant le Conseil de sécurité et consacrée à la situation au Moyen-Orient, rapporte l’APS.

«En l’absence d’une solution politique durable, le cycle de souffrance devrait se poursuivre», ont prévenu les deux responsables onusiens. «Les efforts visant à fournir une aide humanitaire et à reconstruire restent insuffisants pour faire face à l’ampleur de la crise», ont-ils regretté.

A propos des efforts de cessez-le-feu, le sujet revient de nouveau justement dans la bouche de responsables américains et qataris. «Les efforts se poursuivent et les canaux de communication restes ouverts (...) Les objectifs, les visites et les réunions se poursuivent», a affirmé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari, lors d'une conférence de presse à Doha, indique l’AFP.

L’optimisme prudent des médiateurs

Le responsable qatari n’a toutefois pas précisé si une nouvelle proposition d’accord a été transmise aux deux parties. «En ce qui concerne la possibilité d'un accord dans un avenir proche, nous gardons bien sûr l'espoir à chaque étape». «Je ne peux pas me prononcer sur les perspectives d'un accord à l'heure actuelle, mais je peux vous dire que nous gardons l'espoir et que nous poursuivons nos efforts», a assuré M. Ansari.

D’ailleurs, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu au Caire pour relancer les pourparlers. «Le secrétaire d'Etat Antony Blinken se rend mardi en Egypte pour son 10e voyage au Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Ghaza il y a près d'un an, celui-ci visant en partie à affiner une proposition à présenter à Israël et au Hamas pour un accord de cessez-le-feu et libération des otages», a annoncé hier l’agence Associated Press.

Et d’ajouter que l’émissaire américain aura des entretiens aujourd’hui au Caire «avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty». AP précise que «contrairement aux récentes missions de médiation, le plus haut diplomate américain voyage cette fois sans projections optimistes de la part de l’administration Biden quant à une avancée attendue dans des négociations difficiles». «Blinken n’a pas publiquement l’intention de se rendre en Israël pour rencontrer le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, lors de ce voyage» croit savoir l’agence de presse américaine. 
 

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