Les athlètes algériens et les JO de Paris : Une participation plus qu’honorable

12/08/2024 mis à jour: 06:43
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La participation algérienne aux Jeux olympiques de Paris se satisfait déjà d’un premier bilan qui bat un petit record symbolique. 

En effet, de toutes les participation antérieures aux JO, la moisson de trois médailles (deux en or et une en bronze) est de loin la meilleure statistique de toutes les participations algériennes aux Jeux olympiques. Au chapitre des satisfactions et en termes de médailles, la boxeuse Imane Khelif a décroché une médaille d’or historique dans la catégorie des -66 kg malgré tous les aléas (faisant d’elle, pour l’anecdote, la sportive algérienne la plus connue mondialement). 

Cette distinction aurifère, 28 ans après celle de Hocine Soltani (Atlanta 1996), a été vécue passionnément par tous les Algériens mais également ceux de notre émigration venus en nombre,  emblèmes nationaux en main, soutenir Imane, après la polémique que l’on sait. Nous avons vécu des moments émouvants, après les dures répliques sur les réseaux sociaux et celles émanant de quelques hautes personnalités poussées par on ne sait quelle motivation, malgré la montée au créneau du président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, qui a apporté soutien et réconfort à notre boxeuse nationale. 


Quand Kaylia arrache des larmes aux algériens…

Beaucoup d’émotion également de notre petite fée Kaylia Nemour qui a sorti le grand jeu aux barres asymétriques, au moment où nous avions cru que sa concurrente chinoise avait mis la note très haut, quasi insurmontable (15.500). 

Notre petite Kaylia (17 ans), qui sort elle aussi de problèmes absurdes nés de la réticence de la Fédération française de gymnastique à la laisser rejoindre le pays d’origine de son père et se parer de ses couleurs nationales. 

Sa démonstration époustouflante qui marquera l’histoire de la gymnastique mondiale lui vaut une note stratosphérique : 15.700 points synonymes de médaille d’or. Un spécialiste commentera cette prouesse : «C’est incroyable de remonter une telle note sauf si on est animé d’une motivation extrême de tenter et de réussir la perfection.» 

Un bonheur intense qui a arraché à plus d’un quelques larmes à l’écoute solennelle de Kassaman, ce jour-là, au Bercy Arena de Paris. En plus, notre Kaylia a été admirable face aux interviews de la presse internationale et particulièrement aux questions sournoises de quelques journalistes français qui lui demandaient si elle ne souhaitait pas retourner en équipe de France. Sa réponse a été claire et sans ambiguïtés : «Non, je suis entièrement engagée avec l’Algérie qui m’a accueillie et les Algériens qui m’ont adoptée.» 

Sans commentaire. Nous nous sommes pris à caresser l’idée samedi soir d’une troisième médaille d’or avec l’espoir entretenu que le spécialiste du 800 mètres, Djamel Sedjati, allait nous valoir l’ultime satisfaction de ces Jeux olympiques en terre française. Djamel a débuté la course en restant derrière les leaders, utilisant une stratégie prudente. 

A mesure que la course avançait, il a démontré sa force et son endurance réalisant une accélération vaine pour dépasser les deux meneurs de la course (médaillé d’or et médaillé d’argent) mais qui lui sécurisera la troisième place (médaille de bronze) dans une finale qui a été la plus rapide de l’histoire. Sedjati a su maîtriser son calme, montrer sa vitesse remarquable, après avoir opté pour une stratégie prudente, un peu trop prudente de l’avis de quelques spécialistes… Mais cette médaille de bronze renforce la réputation croissante de Sedjati dans le monde de l’athlétisme de haut niveau soulignant son potentiel pour les compétitions à venir. Sa performance à Paris (1:41.50) confirme son statut de l’un des meilleurs coureurs de demi-fond au niveau mondial. Il nous avait déclaré samedi soir dans la zone mixte qu’il songeait à changer de distance pour préparer les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028.

Des déceptions aussi…

Cependant, malgré ces réussites, la participation algérienne a globalement été en partie décevante dans certaines disciplines. Beaucoup d’athlètes algériens n’ont pas réussi à passer les premiers tours. 19 participants sur les 22 engagés se sont évaporés dès le premier tour et deux ont été éliminés au second tour. Les attentes élevées, comme l’escrime et la boxe, n’ont pas été satisfaites. Remarque en dehors du contingent d’athlètes qualifiés à ces Jeux olympiques, nous avons noté l’absence totale des sports collectifs en net recul au niveau continental et menacés de disparition en Algérie. 

Le cas dans d’autres  disciplines est également à relever. Les spécialistes mettent en avant un manque de préparation de haut niveau et une trop grande dépendance aux qualifications via les championnats d’Afrique qui sont souvent loin du niveau mondial. Mais les résultats décevants dans certaines disciplines mettent en avant un désordre structurel dans la gestion du sport en Algérie qui nécessite de profondes réformes pour le mettre au diapason du niveau de performances du sport international. 

Pour le chef de la délégation algérienne, secrétaire général du Comité olympique algérien, M. Kheiredine Barbari, «les rèsultats acquis au cours de ces olympiades sont satisfaisants, en tenant en compte du fait que nos héros ont atteint leurs objectifs». 

Il poursuit en trouvant des circonstances attenuantes aux recalés précoces dans la compétition : «Comme nous encourageons ceux qui n’ont pas eu de résultats positifs au cours de ces olympiades, nous estimons que ce sont de grands champions aux niveaux continental et régional. Nous devons les encourager à persévérer car le haut niveau a ses exigences. 

Aux JO, la concurrence est très relevée. Car ne l’oublions pas, ils ont été confrontés aux 16 ou 24 meilleurs athlètes du monde dans leur catégorie.» La délégation algérienne rentrera au pays aujourd’hui en début d’après-midi.

 

De notre envoyé spécial,  Omar Kharoum

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