Les accidents de la route et l’élément humain

23/07/2023 mis à jour: 03:55
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Parmi les mœurs locales qui surprennent beaucoup les rares étrangers qui débarquent en Algérie, ou bien encore les émigrés qui ont mis des années à revenir au bled au point d’oublier la culture ambiante, il y a cette conduite à l’algérienne. 

Il est question ici, bien évidemment, de conduite automobile. Inutile de se voiler pudiquement la face ou de se mentir à soi-même, certains de nos concitoyens conduisent comme ils se conduisent dans la vie de tous les jours. C'est-à-dire avec beaucoup d’agressivité et sans respect d’autrui.

Bien évidemment, on ne peut pas attendre d’un citoyen qui fait preuve d’incivisme qu’il conduise dans le respect du code de la route. C’est dans la logique des choses que l’incivisme des rues se retrouve sur la route.  

La récente hécatombe de Tamanrasset nous amène à évoquer, encore une fois, ces drames quotidiens qui fauchent les vies et endeuillent les familles par milliers. Pour dire que trois éléments sont à prendre en cause quand on se penche sur ce fléau des temps modernes : l’état du matériel roulant, l’état des routes et l’élément humain.
 

Depuis que le contrôle technique a été rendu obligatoire pour tous les véhicules, on peut affirmer sans craindre de se tromper que le matériel roulant est régulièrement contrôlé. 

Le parc automobile s’étant largement renouvelé ces dernières années, force est de constater qu’il y a beaucoup moins d’épaves sur nos routes que par le passé.  Il en est de même pour le réseau routier national qui a connu de sensibles améliorations, même si beaucoup reste à faire. Il reste l’élément humain, celui qui a reçu le moins d’attention de la part des pouvoirs publics et c’est là où le bât blesse.  

Les routes sont congestionnées et l’Algérien passe des heures dans les embouteillages sous des températures souvent caniculaires. 

Cela se traduit par une tension et un stress accrus qui vont sûrement avoir de graves répercussions sur sa santé future si ce n’est déjà fait. La route en Algérie est devenue un enfer et un petit tour sur l’autoroute Est-Ouest un jour de semaine suffit pour s’en persuader. 

A la fin du moindre trajet moyen, l’automobiliste est fatigué, à bout de nerfs, à bout de patience, ce qui l’amène à avoir des comportements irascibles, irrationnels ou carrément agressifs. Tout le monde, un jour ou l’autre, a vu dans son entourage des cas d’automobilistes ayant fait un pic de tension, un AVC ou un arrêt cardiaque au beau milieu d’un embouteillage. 

Pour rester dans le vif du sujet, il convient d’évoquer une dernière part de cet élément humain qui nous préoccupe tant : la corruption qui gangrène le milieu des permis de conduire. Il est de notoriété publique que ce document se vend et s’achète rubis sur l’ongle. 

Il suffit de payer pour l’obtenir sans même avoir mis les pieds dans une auto-école. Et tant que les pouvoirs publics n’auront pas fait le ménage dans ce secteur névralgique, il est certain que le pays aura encore à déplorer d’autres effroyables drames sur les routes.    

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