Les salaires des fonctionnaires de la Fonction publique représentent, cette année, 52% du budget de fonctionnement.
Comme c’est le cas depuis de nombreuses années, les salaires de la Fonction publique continuent à accaparer une bonne partie du budget de fonctionnement de l’Etat. Ils représentent cette année 52% de ce budget, selon le directeur général du budget au ministère des Finances, Abdelaziz Fayed. Ce taux est l’équivalent de 3200 milliards de dinars sur un total (fonctionnement) de plus 6311 milliards.
Cette année sera marquée, par ailleurs, par l’ouverture de 58 000 postes, dont 10 000 dans l’éducation, 8000 dans la santé et 6000 dans le secteur de la jeunesse et des sports. Et ce, en plus de la régularisation de ceux recrutés dans le cadre du pré-emploi. Une mesure qui touchera plus de 152 000 personnes et qui nécessitera la mobilisation de 92 milliards de dinars, toujours selon le directeur du budget qui intervenait lundi dernier sur Ennahar TV.
L’occasion de revenir sur l’annonce faite par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, concernant l’entrée en vigueur de la révision du point indiciaire. Ce sera à partir du deuxième semestre 2022 que la mesure – pour laquelle 240 milliards de dinars seront consacrés – sera mise en œuvre (à travers la révision du nombre de points et de la valeur).
Et dire qu’elle était attendue pour ce début d’année pour toucher plus de 2,7 millions de fonctionnaires. «Encore une fois, le gouvernement a failli à ses engagements», nous dira à ce sujet Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), pour qui la baisse de l’IRG (impôt sur le revenu global) sera sans grand effet.
«Le rabattement de l’IRG ne compensera pas la chute drastique du pouvoir d’achat. Entre 2012 et 2021, ce pouvoir a baissé de près de 50%», rappellera le syndicaliste, pour qui l’importance de la part des salaires de la Fonction publique par rapport au budget de fonctionnement n’est pas un indice à prendre en considération. «C’est plutôt le budget de fonctionnement qui reste faible. Il faudrait revoir la façon d’élaborer ce budget et éviter de rappeler à chaque fois que la Fonction publique est budgétivore», soulignera-t-il.
«Certes, ce secteur n’est pas pourvoyeur de richesses, mais il sert directement le secteur économique. D’où son importance et la nécessité de lui consacrer des dépenses à la hauteur de ses attentes et de celles du monde économique. Et c’est ce qui se fait à travers le monde», poursuivra-t-il.
Et de proposer : «Arrêtons donc de faire dans la subjectivité et faisons dans l’analyse analytique.» «Pourquoi ne pas comparer ces salaires au pouvoir d’achat et pourquoi continue-t-on à dire que l’effectif de la Fonction publique est pléthorique alors que le secteur a besoin de nouveaux recrutements ?» s’interroge encore M. Merabet.
Des interrogations qui interviennent au moment où le débat sur le pouvoir d’achat est relancé en ce début d’année avec des engagements que le Premier ministre a rappelés le 30 décembre dernier.
«La loi de finances 2022 prévoit de nouvelles mesures qui garantissent l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, notamment les salariés, par l’allégement de la charge fiscale dans le cadre de la révision du barème de l’impôt sur les salaires», avait souligné Aïmene Benabderrahmane. Mais, tout porte à croire que cette amélioration ne sera que minime.