Le premier équipementier automobile mondial, l’allemand Bosch, a dit vendredi s’attendre à une année morose pour la production de voitures en raison de l’inflation et de la persistance des problèmes d’offre en composants électroniques. «Même si les livraisons de semi-conducteurs s’améliorent progressivement, de nombreuses puces électroniques continueront à manquer, ce qui restera un frein pour la production automobile», a prédit Markus Forschner, directeur financier lors d’une conférence de presse pour la publication des résultats préliminaires du groupe. Le géant mondial s’attend à ce que l’activité économique «continue de s’affaiblir» en Europe et aux États-Unis, notamment à cause des prix de l’énergie et des matières premières, qui «resteront chères», a prévenu Markus Forschner. Bosch ne prévoit pour 2023 qu’une légère hausse de la production automobile mondiale, à 86 millions d’unités, après 85 millions l’an dernier. Le groupe mise surtout sur un rebond de l’activité en Chine, qui sort peut à peu de son confinement strict. «Nous verrons si la sortie de crise en Chine débouchera sur une hausse de la demande», a expliqué Stephan Hartung, PDG de Bosch. «Les stimulis ne peuvent venir que de la Chine», a-t-il ajouté. Bosch a annoncé mi-janvier un investissement d’un milliard d’euros en Chine dans le développement des logiciels intégrés aux voitures, au sein d’un nouveau centre de recherches à Suzhou, à 70 km de Shanghai.
88,4 milliards d’euros en 2022
L’équipementier entend bien faire progresser ses activités dans ce pays malgré les inquiétudes en Allemagne sur les dépendances au commerce avec la Chine. «Exploiter la dynamique de l’économie chinoise et renforcer l’expertise européenne : chez Bosch, les deux ne s’excluent pas mutuellement. Au contraire, nous sommes en position de force parce que nous faisons les deux», a affirmé Stephan Hartung. Plus de 80% de la production locale de Bosch reste dans le pays, a souligné Stephan Hartung écartant les craintes d’entrer en concurrence avec la production européenne. Le géant asiatique représente un cinquième des ventes de Bosch. Le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 12% en 2022, atteignant un total de 88,4 milliards d’euros d’après les résultats préliminaires, poussées notamment par la branche de l’équipement automobile. Il enregistre un bénéfice opérationnel (EBIT) de 3,7 milliards d’euros en hausse de 16% par rapport à 2021. Bosch a réalisé une marge opérationnelle «stable» autour de 4%, alors que son objectif à long terme est de 7%. «Les marges ont été grevées par des augmentations de coûts tout au long de la chaîne d’approvisionnement ainsi que par des investissements initiaux plus élevés pour la transformation de notre activité», précise le groupe.