Le cycle de formation sur le thème de l’agriculture et du développement rural, organisé la semaine dernière au profit des P/APC, rappelle l’ampleur et l’importance des tâches qui incombent aux élus en exercice et attendent les prochaines assemblées locales.
Plusieurs autres sessions, portant sur des thématiques tout aussi cruciales, comme celle ayant concerné le secteur de l’habitat et de l’urbanisme, ont été précédemment animées par des encadreurs spécialisés, en application du programme de formation élaboré par le ministère de l’Intérieur.
La richesse des enseignements prodigués aux chefs des exécutifs communaux, sur divers domaines d’activité, participe d’une volonté d’«initier les P/APC dès leur prise de fonction à leurs missions et prérogatives et les préparer à faire face aux défis et enjeux qui les attendent durant leur mandat électoral, de renforcer les capacités managériales de ces leaders locaux», comme cela avait été mentionné au lancement de ce dispositif ambitieux, associant tous les départements ministériels.
Cette démarche engagée par les autorités répond à la nécessité de résorber les lacunes apparues dans la gestion des communes, se répercutant fatalement sur les conditions de vie de la population. Celle-ci aspire invariablement à un renouveau sur la scène locale au lendemain de chaque rendez-vous électoral, et se heurte souvent à une défaillance dans le fonctionnement des structures publiques relevant des APC, retardant la réalisation des programmes affectés par l’administration centrale.
La justification par l’absence de moyens, ou l’explication expéditive évoquant une «pauvreté» endémique frappant la grande majorité des communes, ne convainquent pas l’opinion publique. Les collectivités locales sont souvent riches d’atouts naturels inexploités, et de ressources humaines non valorisées, le défi étant de créer une interaction et une synergie pour impulser un essor économique et social au bénéfice des habitants.
La somme des connaissances assimilées lors de ces cycles de formation constitue un véritable capital pouvant aider à gérer les affaires publiques dans les secteurs les plus névralgiques de la vie nationale. Mais la question de la compétence, et de la « préparation » des élus à assumer leur mission dès leur accès aux instances délibérantes des APC reste posée.
La résolution de l’équation du développement local échoit dans une large mesure à la société, ayant la latitude d’agir en amont sur le niveau de qualification et d’engagement de ses futurs représentants. Les élus actuellement en poste ont déjà entamé la seconde moitié de leur mandat.
Ce n’est pas la période la mieux indiquée pour penser et mettre en œuvre une gestion rénovée des affaires communales.
Une élection est considérée aboutie, ouvrant de réelles perspectives de redynamisation de la vie locale, quand l’élu engage sur le terrain son programme défendu pendant la campagne électorale, dès l’entame de son mandat.
Le P/APC est en effet promu au rôle de « leader » et de manager, devant attester d’une capacité à mobiliser les compétences présentes au sein de l’administration et dans la société civile. L’efficacité des exécutifs communaux est en définitive conditionnée par la mise en pratique de la démocratie participative, une option réitérée dans le discours officiel et consignée dans les textes juridiques en vigueur ou en préparation. Le projet de révision du code communal et de wilaya a été finalisé par la commission mise en place à cet effet en octobre dernier, selon des échos relayés dans la presse nationale.
Il est prévu le renforcement des prérogatives des élus locaux, qui seront consacrés acteurs du développement, en charge de réunir les conditions pour la création d’activité et de richesse. Leur action sera probante dès lors qu’elle est sous-tendue par la conscience citoyenne en faveur d’une implication massive et qualitative dans la gestion de la collectivité.