L’Egypte, en charge de la COP27, appelle à se confronter à la réalité

23/06/2022 mis à jour: 02:28
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Dans un contexte géopolitique où la question du changement climatique n’est pas la priorité et où les progrès pour le combattre patinent, l’Egypte, qui présidera la COP27 en novembre, appelle le monde à «se confronter à la réalité» pour parvenir à des résultats. 

«En raison de la situation géopolitique, la question du changement climatique recule» sur la scène internationale, commente l’ambassadeur égyptien Mohamed Nasr lors d’un récent entretien avec l’AFP en marge de négociations intermédiaires sur le climat à Bonn.

L’Egypte assurera la présidence de la conférence de l’ONU sur le climat COP27 qui aura lieu en novembre à Charm el Cheikh. Mais depuis la COP26 à Glasgow où les Etats s’étaient engagés à renforcer leur ambition climatique, l’espoir de maintenir un élan pour l’action climatique s’amenuise.

«Nous faisons face à un défi immense», reconnaît Mohamed Nasr. «Il est temps de se confronter à la réalité. Nous avons planifié et encore planifié», mais désormais la question doit être : «Est-ce que ça donne des résultats sur le terrain ou non» ? La science est limpide, les humains sont responsables du réchauffement de la planète et de ses impacts de plus en plus dévastateurs. Mais malgré les engagements des signataires de l’accord de Paris à limiter ce réchauffement nettement en dessous de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C, les actes sont loin d’être à la hauteur des promesses. Que ce soit en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou d’aide aux pays les plus vulnérables.

La promesse non tenue des pays riches de porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 l’aide aux pays pauvres pour réduire leurs émissions et s’adapter aux impacts, sera d’ailleurs sans aucun doute encore une fois un des sujets de contentieux de cette COP au «parfum africain». Ces dernières années, les COP auxquelles participent des milliers de délégués, représentants des près de 200 pays, d’ONG et autres observateurs, ont été le théâtre de manifestations de rue importantes, emmenées notamment par des jeunes du monde entier.

De tels rassemblements seront autorisés autour de la conférence en Egypte, où les manifestations sont interdites, mais les organisateurs devront informer et «se coordonner avec les autorités», indique l’ambassadeur. 

Quant aux décideurs attendus sur les bords de la mer rouge à l’automne, ils savent ce qu’ils ont à faire après trois décennies de négociations climat: «Ils doivent faciliter la tâche de la présidence et de chacun d’entre eux, et commencer à produire des résultats».

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