Le précieux tableau de Vincent Van Gogh volé puis restitué de manière sensationnelle à un détective néerlandais dans un sac Ikea a été griffé, mais devrait être restaurable, a déclaré hier à l’AFP le directeur du musée auquel l’œuvre appartient.
Des voleurs avaient dérobé la peinture de Van Gogh «Le jardin du presbytère de Nuenen au printemps» en pleine nuit en 2020. Le tableau avait été prêté à un musée près d’Amsterdam par le musée de Groningue, dans le nord des Pays-Bas. Le tableau, d’une valeur estimée jusqu’à six millions d’euros, a été restitué lundi à Arthur Brand, surnommé «l’Indiana Jones du monde de l’art» pour son travail de recherche et de récupération d’œuvres volées.
Le détective a pris possession du tableau enveloppé dans du papier bulle et une taie d’oreiller et rangé dans un sac Ikea bleu, mais l’œuvre a été griffée. «Il n’est pas dans un état parfait mais il est restaurable», a déclaré à l’AFP le directeur du musée de Groningue, Andreas Bluhm. «Quand il était dans le sac Ikea (...) il faisait chaud, donc ce n’est pas idéal. Il avait déjà souffert pendant trois ans et demi», a-t-il poursuivi. Mais «le mettre dans ce même sac est tout à fait sûr, car c’est la façon la moins visible de le déplacer. Personne ne pouvait se douter de rien», a-t-il concédé.
Le tableau est aujourd’hui examiné au musée Van Gogh d’Amsterdam et il pourrait s’écouler «des mois, voire des semaines» avant qu’il ne soit de nouveau accessible au public, a-t-il précisé. Mais le fait que le maître néerlandais a peint l’œuvre sur du papier collé sur un épais morceau de bois plutôt que sur une toile laisse espérer une restauration réussie, car les rayures devraient être superficielles.
M. Bluhm a déclaré avoir vécu une montagne russe émotionnelle entre le vol et la récupération du tableau qui avait été prêté au musée près d’Amsterdam. «Le tableau fait partie de l’identité de notre musée», a-t-il déclaré soulignant que le vol avait été un «coup de massue». Même l’annonce jeudi dernier d’un possible retour lui a donné des nuits blanches. «Ils m’ont dit ‘‘s’il vous plaît, venez à Amsterdam pour identifier le tableau’’. J’ai dit ‘‘OK, mais je le croirai quand je le verrai’’.» Lorsque le tableau a été enfin identifié, il s’est rendu directement au musée Van Gogh pour leur réserver une surprise de taille.«J’ai appelé et je leur ai dit : ‘‘J’arrive, vous êtes là ? Pouvez-vous ouvrir la porte et me laisser entrer. J’ai quelque chose pour vous’’!»