Le troisième recensement général de l’agriculture : Une opération statistique et un moteur de la prospective et du futurible

30/04/2024 mis à jour: 21:45
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Photo : D. R.

«L’avenir ne se prévoit pas, il se prépare.»

Il est important de rappeler le but de tout recensement général de l’agriculture qui ambitionne et confirme la force de l’agriculture et l’identité agricole et nous permet de mieux comprendre et de relever les défis de notre monde agricole.

Il vise, d’une part, une actualisation des données du secteur de l’agriculture, la diversité de notre agriculture, et d’autre part, un éclairage des décisions en intégrant les enjeux du long terme avec un engagement durable du futur sur des anticipations solides.

Il va produire et fournir des données de cadrage de notre agriculture jusqu’au niveau communal et aider la conception, le suivi, l’évaluation et le pilotage des politiques publiques, des thèmes d’études et de travaux de recherche.

C’est un outil d’orientation des décisions et planification d’options stratégiques possibles. Le considérant comme un véritable portrait de l’agriculture, il assure les vocations agricoles, l’importance du potentiel de production, notamment dans les productions végétales, l’amélioration de la sécurité alimentaire nationale et le développement des filières agricoles.

Depuis l’indépendance, il y a eu deux recensements en 1973 et 2001, alors que c’est une opération décennale qui s’impose pour une meilleure connaissance du secteur d’aujourd’hui pour mieux décider demain des politiques agricoles qui sont adaptées à la réalité du terrain.

C’est une opération nationale qui engage un nombre important d’enquêteurs et d’enquêtrices pour sillonner les territoires pour collecter des informations précieuses ainsi que les agriculteurs qui acceptent de se prêter à cet exercice nécessaire pour mieux comprendre et relever les défis du monde agricole.

Le recensement de l’agriculture doit représenter une véritable photographie de l’agriculture algérienne par mode de production, type d’agriculture par terroir et, se veut, avant tout, un outil de pilotage des politiques publiques, de planification et de prospective.Sur le plan pratique, il est intéressant de définir l’exploitation agricole au sens de la statistique agricole, comme une unité de production économiquement viable, techniquement maîtrisable et humainement gérable.

Le recensement repose sur la connaissance de la surface totale de l’ensemble des parcelles constituant chaque exploitation agricole. Le document de base est la matrice cadastrale dont laquelle figure la totalité des parcelles constituant le territoire communal.

Une actualisation de la population agricole, l’emploi et la main d’œuvre agricole, l’âge des exploitants agricoles, le niveau de formation, l’environnement et les ressources naturelles, les pratiques agricoles, les productions végétales et animales, la mécanisation.

La contribution à la valeur ajoutée nationale du secteur agricole et le devenir des exploitations et les modes de production. Il est intéressant de mettre sur pied un modèle démographique agricole par rapport au départ de la population active à la retraite, l’installation des nouveaux jeunes agriculteurs, le nombre de jeunes formés.

Il est possible de procéder à la collecte d’un grand nombre d’informations ou données en lignes, sans enquêteurs en utilisant des tablettes numériques ou à effectuer par les agriculteurs eux-mêmes par internet. La question est comment prouver qu’on est agriculteur ou éleveur ?

La reconnaissance de l’agriculteur par la profession ; il reste entendu que l’agriculteur est libre pour se faire reconnaître de tenir compte de l’agriculture itinérante et de s’interroger sur sa durabilité en termes d’exploitation des ressources en eaux souterraines et du maintien de la fertilité du sol.

Certaines thématiques doivent être abordées dans le questionnaire de manière approfondie, des exemples comme la question sur les mutations de l’exploitation agricole, la professionnalisation et le professionnalisme, la durabilité de l’exploitation, la gestion de la ressource en eau, l’engagement dans des démarches environnementales, la commercialisation des produits et de comprendre les différents modes de faire valoir.

Nous devons garantir la qualité des données collectées. En conclusion, le RGA met en avant la capacité de réponse des agriculteurs aux nouveaux enjeux du secteur et aux préoccupations de notre société sur le plan environnemental, la santé, la qualité de l’alimentation, l’emploi, et le dynamisme des filières régionales.

La planification de la relève, la continuité des activités agricoles, la valorisation des métiers liées à l’agriculture et le renouvellement des générations futures restent un enjeu fort pour les années à venir. Dr M.Bouchentouf (*)

  • (*) Docteur en environnement et développement durable
    Adaptations de l’agriculture aux changements climatiques     
    Ancien cadre au ministère de l’Agriculture spécialiste de l’agroécologie des régions arides et semi-arides
    Consultant en management et développement de projets à l’international
    Chercheur en innovation et prospectives agricoles
    Président de l’association Europe Afrique résilience agroécologique et climatique Paris 
    Directeur de la micro-ferme écologique et innovante  «la clé des oasis» Timimoun, Algérie
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