Le Trésor en difficulté d’assurer les dépenses à partir du 1er juin : Le spectre du défaut de paiement plane sur l’Amérique

22/05/2023 mis à jour: 01:26
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Photo : D. R.

Après la crise bancaire, les Etats-Unis font face au spectre du défaut de paiement. Le Trésor  pourrait ne pas être en mesure de satisfaire toutes les obligations du gouvernement américain à partir du 1er juin prochain.

Les membres du Congrès, entre démocrates et républicains, ne sont toujours pas arrivés à s’entendre pour désamorcer cette crise. Leurs âpres échanges butent sur le relèvement ou la suspension de la limite de la dette qui a atteint dès la mi-janvier le plafond de 31 400 dollars. La semaine dernière, la ministre de l’Economie et des Finances avait appelé le Congrès à sceller rapidement un accord en alertant que l’attente jusqu’à la fin du mois «peut causer de graves dommages aux entreprises et à la confiance des consommateurs, et va augmenter les coûts d’emprunt à court terme pour les contribuables et pénaliser la cote de crédit des Etats-Unis».

Le président Biden s’est entretenu hier avec le chef de file des républicains, Kevin McCarthy qui exige des coupes budgétaires drastiques avant qu’il n’accepte le relèvement du plafond de la dette. Refusant les exigences des républicains, les démocrates ne parviennent pas à faire passer leur volonté de suspendre la limite de la dette et les discussions arrivent à une situation d’impasse. Joe Biden a lui-même jugé «inacceptables» les propositions du camp républicain.

Ce dernier exige la réduction des dépenses fédérales afin de les ramener à leur niveau de 2022, soit couper 130 milliards de dollars de l’enveloppe des dépenses. «On ne peut pas dépenser davantage d’argent l’année prochaine», estime Kevin McCarthy. Joe Biden et ses partisans refusent ces coupes budgétaires et font pression pour prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025. Ils espèrent arriver à convaincre les républicains, mais pour l’heure les discussions n’avancent pas.

Le président américain a menacé hier de recourir à l’arme constitutionnelle afin d’éviter le défaut de paiement du pays. Biden veut utiliser le 14e amendement qui stipule que la «validité de la dette publique des Etats-Unis…ne doit pas être remise en question», ce qui offre au gouvernement, selon l’interprétation de l’administration américaine, la possibilité de contourner l’obligation de relever le plafond de la dette.

Des juristes contestent cette interprétation et les républicains reprochent à Biden d’avoir attendu trop longtemps avant d’ouvrir les négociations avec eux. Les démocrates reprochent à leur tour aux républicains de vouloir «faire chuter l’économie américaine en faisant passer la politique avant les êtres humains». Les coupes budgétaires pourraient avoir des conséquences, disent-ils, sur les assurances maladies, les logements sociaux et les compressions d’effectifs.

La situation de récession des Etats-Unis ne sera pas sans conséquences non plus sur l’économie mondiale et surtout occidentale. Aux Etats-Unis, un tel scénario de difficultés à payer les obligations du gouvernement pourrait créer des perturbations sur les marchés du crédit, et sur l’activité économique avec des augmentations rapides des taux d’emprunt.

Des compressions d’effectifs en masse sont aussi à craindre. Des taux d’intérêts plus élevés toucheront également d’autres pays dont ceux de l’Europe. Reposant sur le dollar, l’absence de la dette américaine aura forcément un impact sur la valeur de cette monnaie et donc sur les échanges et transactions reposant sur cette même monnaie, notamment le pétrole. 


 

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