Le secteur touristique au Pérou a perdu 5,7 millions d’euros par jour ces derniers mois, en raison de la crise politique que traverse le pays, a annoncé le ministère péruvien du Commerce et du Tourisme. Entre juin 2022 et fin janvier, les pertes «s’élèvent à 25 millions de soles par jour (5,7 millions d’euros) dans le seul secteur du tourisme», a relevé devant la presse le ministre Luis Fernando Helguero. La présidente par intérim Dina Boluarte dirige le Pérou depuis la destitution le 7 décembre par le Parlement de Pedro Castillo, provoquant de violentes manifestations qui ont fait au moins 46 morts. Les manifestants réclament le départ de Mme Boluarte et l’organisation de nouvelles élections. Son mandat devait courir jusqu’en 2026, soit au terme du mandat qu’aurait dû accomplir son prédécesseur. Cinq aéroports ont été fermés dans le sud du pays, dont celui de Cuzco, point d’accès au site inca du Machu Picchu, le joyau touristique du Pérou. Désormais, Cuzco est une ville désolée, la plupart des hôtels et restaurants sont fermés, affectés par des pénuries de carburant et de certaines denrées alimentaires provoquées par des blocages de routes dans tout le pays. De nombreux touristes sont restés bloqués plusieurs jours autour du Machu Picchu.
Selon le ministre, jusqu’à 85% des forfaits de voyage vendus ont dû être annulés. La présidente du Pérou a déclaré vouloir avancer les élections à décembre 2023, et sortir le pays «du bourbier dans lequel nous sommes». Elle a souligné que, dès que le Parlement déciderait d’avancer les élections, «nous, au sein de l’exécutif, demanderons immédiatement ces élections». «Personne n’a intérêt à s’accrocher au pouvoir (...) Je n’ai aucun intérêt à rester à la présidence. Si je suis ici, c’est parce que j’ai assumé ma responsabilité constitutionnelle et nous serons ici jusqu’à ce que le Parlement (...) convoque des élections», a-t-elle ajouté.